Westworld : un début Nolan-esque avant tout !
Anthony Hopkins, Ed Harris, Jonathan Nolan et une bande-annonce qui envoie du steak (disons du navet pour les végétariens) ; il n’en fallait pas plus pour que Westworld fasse tressauter nos petites fesses de trolls. La série était en plus de cela d’emblée annoncée comme susceptible de succéder à l’inaltérable Game of Thrones. Que d’attentes suscitées donc… Peut-être trop ? Après deux épisodes, une chose est sure : c’est du Nolan tout craché et c’est ça qu’on aime foi d’Graour. (Bon ok pour ce que ça vaut.)
Ce qu’il faut préciser, c’est que Westworld est en réalité l’adaptation du film du même nom réalisé par Michael Crichton en 1973. Le gonze qui a écrit Jurassic Park. Eh oui. D’ailleurs, l’univers de la série est grosso merdo à mi-chemin entre l’œuvre précédemment citée et l’excellente Real Humans que vous devez voir. Dans un futur plus ou moins lointain, une entreprise a conçu une sorte de parc d’attractions un peu spécial reproduisant le Far West américain à la fin du XIXème siècle. Les visiteurs ne sont cependant pas accueillis par de gentils salariés exploités comme il est d’usage, mais par des robots (les « hôtes ») humanoïdes régulièrement mis à jour. Sauf que, bien évidemment, les informaticiens sont un peu fada (tiens, encore un point commun avec Jurassic Park !), étant à l’origine d’une modification qui va sérieusement faire « bugger » les androïdes. On vous laisse imaginer la suite.
Afin de se débarrasser rapidement des tartes à la crèmes, disons le dès maintenant : c’est magnifique, un point c’est tout. HBO a, comme annoncé, employé les grands moyens et cela se ressent clairement au niveau des décors qui font tout sauf cheap. Les environnements sont mis en valeur par de sublimes plans larges qui produisent leur petit effet. La musique n’est pas en reste, avec Ramin Djawadi aux manettes (qui s’est occupé de GoT entre autres).
Il faudra un peu plus de temps pour mesurer la valeur de l’intrigue. Quoi qu’il en soit, on retrouve clairement le goût pour les constructions sophistiquées de Jonathan Nolan, une forme d’esthétique complexe voire d’esthétique de la complexité caractérisée dès le pilote par les nombreux allers-retours de la narration dans le temps aussi bien que dans l’espace. Il en ressort une ambition tout à fait Nolan-esque servie par un casting de grande qualité. On perçoit que le réalisateur cherche immédiatement à creuser son sujet en multipliant les niveaux de lecture. Si la qualité des autres épisodes est au niveau des premiers, gageons que Westworld sera élevé au rang de chef-d’oeuvre. Eh oui, rien que ça, n’en déplaise aux plaisantins qui n’y voient qu’une logorrhée hyper violente sans profondeur !
Rendez-vous à la fin de la saison donc.
D’autant qu’en plus, on ne sait rien du monde du « dehors ». Les potentialités de cet univers sont immenses. Je pense que l’on est face à un très gros morceau sériel qui est en train de nous arriver là. HBO quand même… les mecs sont chauds.
Il y a déjà beaucoup à dire en effet. La réflexion sur ce qui fait de nous des humains distincts les uns des autres avance il me semble autour de deux axes dans Westworld pour le moment :
– D’une part le souvenir. Sans mémoire-souvenir (pour reprendre modestement un terme « Bergsonien) pas de conscience, pas de perception claire du « je » dans le temps.
– D’autre part, un certain type d’émotion. C’est moins évident. CF la ligne de dialogue de Ed harris « ce qui vous rend le plus humain, c’est la souffrance ».
Ca mérite de creuser la chose un peu plus que je ne l’ai fait, mais pour l’instant je reste vraiment prudent sur l’issue de tout cela. Je veux être sur que ça ne va pas tourner en rond/ tomber dans une espèce de masturbation dialogique.
J’aime bien la comparaison avec un RPG :) c’est vrai qu’on a cette sensation en découvrant l’univers !
Bien à toi,
Graour
Cela faisait bien longtemps que je n’attendais plus les épisodes d’une série avec autant d’impatience ! On sent qu’il y a tellement de potentiels révélations et intrigues imbriquées au delà des classiques question de relations amour-haine que chaque épisode promet une progression dans la découverte du monde. L’aspect « jeux » de ce monde donne l’impression de jouer à un RPG dont on découvrirait le fun du scénario principale tout en découvrant via des quêtes annexes un peu plus sur l’histoire cachée du monde… Pour les fans de ce type de jeux-vidéos c’est plus qu’addictif.
On y rajoute une pincée de situations permettant de se poser des questions quand à ce qui nous rends humains (réf à Real Humans 100% approuvée ;) ) et paf, on dépasse la simple bonne série pour en faire quelque chose d’incontournable (si cela continue comme ça).