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Kong : Skull Island, le Godzilla qu’on attendait

Comme vous le savez sûrement, Legendary Pictures a décidé de se la jouer Marvel et DC avec un univers cinématographique sauf qu’à la différence des deux précédents ils ont décidé de se tourner non pas vers les mecs en collant mais vers les monstres géants.

Le bal s’est ouvert en 2014 avec le Roi des Monstres lui-même : Godzilla ! Dirigé par Gareth Edward dont c’était le deuxième film (après le très touchant Monsters) il nous avait profondément déçu. Faire monter le crescendo pendant deux heures sans jamais nous laisser voir le lézard radioactif et se concentrer sur les déboires d’un marines patriotique cliché dont tout le monde se moque éperdument nous avait laissés de marbre (l’analyse complète : ici!)

Trois ans plus tard le second titan fait son apparition et il ne s’agit pas moins que de King Kong. Profitant sans vergogne de mon pass ciné illimité je me suis rendu dans la salle obscure avec tout de même une petite boule au ventre. Qu’allait-on me projeter ? Une bouse anti épique comme la dernière fois ou enfin quelque chose qui aurait de la gueule ? J’aurais aimé dire que les bandes annonces semblaient rassurantes mais rappelez vous celles de Godzilla ! Elles étaient TELLEMENT biens !! Tout y était et ce n’était qu’un gros mensonge (un peu comme No Man’s Sky en fait) ! Cependant vous avez certainement lu le titre de cet article (sauf si votre chat a ouvert cette page par mégarde, dans ce cas, je vous en prie, restez quand même c’est sympa, y’a un gorille géant à un moment) vous savez donc que mes craintes n’étaient finalement pas fondées. Ok, c’est pas le blockbuster de l’année j’en conviens tout de suite mais c’est un super divertissement et une fondation bien plus stable et prenante pour un monstroverse particulièrement enjaillant.

Je voudrais déjà être roi

L’histoire se déroule aux derniers jours de la guerre du Vietnam ce qui tranche avec le précédent opus qui se déroulait de nos jours. Un scientifique à moitié dingue (John Goodman qui comme à son habitude est excellent bien que sous exploité) arrive à convaincre un sénateur américain de débloquer des fonds et des soldats pour aller explorer une île découverte il y a peu grâce à l’imagerie satellite. Sur le chemin ils vont recruter un guide/mercenaire, Tom Hiddleston, il crève l’écran, bien sûr, mais cette fois il paraît un peu moins crédible en badass qui en a trop vu. Marrant, je ne pensais pas un jour devoir lui reprocher son élégance ! Ils sont rejoints par la troupe du colonel Samuel L. Jackson (les noms des personnages ne m’ont pas vraiment marqué, je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte..) une reporter de guerre, Brie Larson qui fait le taf avec quelques moments d’une sacrée classe et quelques scientifiques.

N’hésitez pas, c’est aussi mon nouveau fond d’écran

A peine arrivés sur l’île, avec hélico et rock n’roll dans la grande tradition des films de guerre du Vietnam, ils sont accueillis à grands coups d’arbres dans la gueule par un gorille qui fait la taille d’un immeuble. Autant vous le dire de suite, Kong : Skull Island n’est pas un énième remake de King Kong, pas de « belle qui a tué la bête » cette fois, il ne fait pas dans la dentelle. Ce très grand singe est particulièrement énervé et envoie du charisme par cargo entier. En plus avec un design vraiment chouette (mélange très réussi entre le costume de gorille du premier King Kong et le véritable animal) et un background qui reprend les idées du film de Peter Jackson, cette itération est crédible, impressionnante et restera dans les mémoires. En bref en ce qui concerne Kong tout est réussi.

Et en plus on peut le voir, il est extrêmement bien utilisé, pas de coupure vers des humains dont on se fiche, pas d’ellipses temporelles frustrantes qui zappent les combats, quand Kong apparaît à l’écran on ne voit plus que lui. A tel point, d’ailleurs que lorsqu’il quitte le cadre, on a l’impression que c’est parce qu’IL l’a décidé et pas le réalisateur.

Être un homme comme vous

En ce qui concerne les humains, le fait d’avoir fait une équipe au lieu d’un seul gars assainit carrément le propos Ici, guerre du Vietnam oblige, les militaires ont de la substance, ils réagissent à l’horreur et à la défaite chacun à leur manière : pétage de câble, résignation, terreur, calme et acceptation, on voit rapidement tous les cas de figure. Mention spéciale au personnage de Samuel qui bien qu’il soit quelque peu cliché est vraiment le bienvenu après le bisounours écœurant du précédent opus. Et que dire de la performance de John C. Reilly qui surpasse et efface son rôle habituel de sidekick comique pour devenir tout tranquillement le meilleur personnage du film ?

Skull Island quant à elle a été complètement transformée pour l’occasion car si elle doit accommoder un gorille qui n’a jamais été aussi gigantesque, elle doit également accueillir des ennemis à sa mesure. Ainsi exit les dinosaures (même si on en trouve des traces de-ci de-là), bonjour les monstres : kraken, araignées géantes, et surtout les rampants dégoûtants qui vont servir d’antagonistes principaux aussi bien des humains que des primates à la croissance exagérée. Les sauvages peuplant l’atoll du crâne ont également été revus, cette fois ce ne sont pas d’horribles cannibales mais une véritable civilisation hors du temps, avec ses mystères et ses rituels, ce qui, vous l’admettrez, fait bien plaiz.

Ce relooking de l’île est tout de même assez déroutant au début surtout que les dinosaures c’est toujours très cool mais l’idée reste surtout d’établir un univers crédible où les monstres règnent sur notre planète, alors finalement on s’y fait. Les apparitions sont, en plus, toujours extrêmement bien mises en scène, les designs de tout ce trop grand monde sont constamment une réussite. Les MUTO du premier film paraissent tellement pathétiques quand on les compare au moindre ennemi de Skull Island, notamment l’araignée/phasme de la forêt de bambous, très, très impressionnante.

Cependant et encore une fois à l’inverse du Godzilla de 2014 ils ne volent pas la vedette au personnage principal. Là où ces stupides MUTO avaient droit à un peu plus de quinze minutes d’apparition à l’écran, Godzilla n’en avait que 8… Huit minutes alors que le film porte son nom et dure environ 2h 30… Désolé je ne l’ai toujours pas digéré. Dans Kong les monstres sont de magnifiques faire-valoir, ils servent à magnifier le colosse, montrer sa puissance, pousser ses limites. Ce qui tombe à pic parce qu’à l’avenir il va avoir fort à faire.

Un monde parfait

Oui, il a du pain sur la planche car des géants dans cet univers il y en a beaucoup et comme l’affiche du film le précise, il n’est pas né King le Kong. D’ailleurs la scène post générique est un modèle en la matière. Bien plus que les teasers frustrants auxquels Marvel nous a habitués, cette scène a un véritable intérêt et apporte quelque chose au film et à l’ensemble du monstroverse de Legendary Pictures. Rassurez-vous, je ne vous spoilerai rien, sachez simplement qu’ils nous réservent des sacrées surprises (qu’ils nous ont teasées subrepticement dans les détails des deux films) mais aussi que l’affrontement entre le gorille et le lézard n’a rien de neuf. En effet King Kong vs Godzilla a eu lieu en 1962 et comment dire… bon, faut aimer le style. C’est extrêmement kitch, l’histoire est franchement pas ouf et la direction non plus. Mais comme tous les films Godzilla produits par la Toho, il y a un enthousiasme, une volonté de faire le plus épique possible avec le minimum de moyens. En bon cinéphile c’est difficile de recommander la série (de 30 long métrages tout de même !) mais si vous arrivez à passer outre les costumes ridicules il y a quelque chose de chouette et d’innocent là-dedans. Un peu comme des jeux d’enfants, il y a des monstres, des aliens, des voyages dans le temps, des explosions, difficile de ne pas sourire devant un film Godzilla (et malheureusement de ne pas s’endormir aussi…) L’univers américain n’est pas parti dans cette direction. L’idée est de faire du sérieux avec les kaijus et pour ça, ils ont débloqué bien plus de fonds que la Toho n’en a jamais eu ce qui peut permettre de penser que les prochains affrontements vont être particulièrement réussis, surtout s’ils continuent de nous émerveiller avec cette direction artistique aux petits oignons.

J’ai tout de même un soucis avec le Kong vs Godzilla qui se profile à l’horizon. Dans le film dont il est question aujourd’hui, Kong est immense, il fait environ 30 mètres de haut. Mais ce n’est vraiment pas grand chose face à l’iguane radioactif et ses 108 mètres de haut et 167 mètres de long. Alors il est précisé (petit spoiler!) que le primate est encore jeune et qu’il va peut être encore grandir mais franchement il va falloir qu’il en mange de la soupe pour espérer rivaliser avec le King of Monsters parce que, pour le moment, ça fait un peu : [grosse voix de bande annonce] « Imaginez un monde d’affrontement épique entre créatures ultimes, le combat qui les définit tous, le duel titanesque entre un bélier en rogne et un … tyrannosaure ! »

Avec une direction artistique à couper le souffle, un casting enchanteur et un souffle épique, Kong : Skull Island est le blockbuster que l’on voulait voir depuis 2014. Legendary Pictures n’a certainement pas fait le film de l’année, (pour le moment il faut bien avouer que c’est Logan qui emporte cette palme) mais ils nous ont pondu un divertissement solide à mille lieues de la déception Godzilla. Cette fois les bandes annonces ne nous ont pas menti et on tient enfin un film qu’on prendra beaucoup de plaisir à voir et revoir. On espère qu’ils continueront sur cette lancée pour nous offrir un monstroverse puissant, pas trop ridicule et qui permettra enfin d’affirmer qu’on est fan de Godzilla sans avoir l’air d’un fou !

Ce que Lazylumps en a pensé :

C’était pas mal. Distrayant même. Et Brie Larson est très jolie.

Nemarth

Cet individu est un gobelin fait homme. Hautement imprévisible, il représente un danger pour la Société. A éliminer à vue.

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