La rédac’ propose son top films BAD ASS
On ne pouvait décemment pas faire une semaine bad ass sans proposer un petit top de derrière les fagots !
Voici notre liste coup de coeur des films les plus bad ass selon Dr Tyriel, Nemarth, Pétrocore, Lazylumps et l’inénarrable Flavius !
300
par Lazylumps
Ça va chier dans les Thermopyles
Plus besoin de présenter le film de l’assez génial Zack Snyder (même s’il s’est perdu avec Superman…) tant il est devenu le point d’orgue d’un cinéma de genre à l’iconicité novatrice. Des punchlines à vous décrocher la mâchoire, aux visuels hallucinant, 300 s’est forgé la réputation d’être le péplum le plus jouissif et bas du front dont le 7ème art a pu accoucher.
On suit le roi Léonidas et ses fidèles Spartiates qui vont lutter contre l’invasion perse qui ravage la Grèce et le monde antique en général. Une armée de 500 000 guerriers dirigés par le grand Xerxès qui à l’instar du beaucoup plus connu Attila fit trembler le monde « civilisé » en son temps.
Inspiré bien évidemment d’un fait réel, la bataille des Thermopyles où, dans la légende, trois cents Spartiates (plus leurs suites et leurs esclaves… -donc on va plus sur les 10 000 hommes en tout-) ont affronté l’armée Perse dans les gorges des Thermopyles. Par leur sacrifice héroïque, ils ont pu donner assez de temps aux cités grecques pour réellement se préparer et donc repousser les vilains.
Cette bataille est ici romancée à l’extrême, américanisée, avec une bonne grosse dose de bad ass et d’effets visuels complètement dingues et hallucinés. On assiste un peu à un Expendables antique, avec ces bonhommes bodybuildés, ultra vénères, qui vont tout faire pour « mourir dans la gloire ». Beau programme !
300, c’est la fusion de l’Antiquité avec un bon gros comics amérloque bad ass au possible ou les Spartiates deviennent des brutasses au corps huilé qui massacrent du Perse par paquet de 10 000 à grand coup de lance dans la gueule.
C’est plein d’amour, de poésie, de tendresse, de délicatesse… Mais c’est surtout un film devenu culte par les effets graphiques novateurs qui après Sin City, distille l’ambiance des Comics dans les salles de cinéma. Et ce n’est pas pour nous déplaire ! Bref, 300 est un bon moment, jouissif, brutal, violent si on le prend au premier degré. Ce film est ce qu’il est : un film bourrin chouettos.
Si on le prend au pied de la lettre, sûr qu’on va se retrouver devant certaines problématiques : il faut quand même avoir en tête que Frank Miller (qui a créé le comics éponyme qui a servit de base au film) a prit des libertés qui peuvent paraître assez limites vis à vis de la réalité… et pour conséquence, 300 a beaucoup fait polémique (Perses barbares, monstrueux vs Spartiates bodybuildés, beaux gosses, machistes à mort… Société brutale vs société guerrière « ordre et honneur »… etc). Mais les polémistes oublient vite que 300, c’est juste une version délirante des Thermopyles, une version Comics de l’histoire avec son lots d’axiologismes manichéens et bidons. Donc comme dirait Stalone dans les guignols : « Bearf »
Old Boy
par Flavius
Il est des violences qui dépassent de loin toutes les manifestations grandiloquentes et jouissives du gore et qui outrepassent le simple sadisme. Comme le disait sublimement Octave Mirbeau dans le Jardin des supplices rien n’est plus ravissant que de choisir de torturer quelqu’un auprès des parterres de fleurs sous un soleil éclatant. La souffrance est alors élevée au rang d’art et le fragile équilibre de nos échelles de valeur croule à mesure que s’effondre la raison.
Old Boy est un film qui va vous apprendre les tréfonds obscurs de la vengeance. Vous allez entamer un voyage sordide dans les replis les plus terrifiants de l’esprit humain, de sa monomanie et de son incommensurable absurdité.
Un homme, ou plutôt un pauvre quidam pathétique, est enfermé pendant quinze longues années dans un appartement sans savoir pourquoi. A mesure que grandit en lui la volonté féroce de représailles contre son mystérieux ennemi invisible, il se prépare physiquement à tout endurer. Quand on le libère il est prêt à tout pour faire payer à son invisible tortionnaire. Menée par sa haine il ne pense qu’à le faire expier son crime dans le sang.
Mais vous ne devez pas en savoir plus. Préparez-vous à recevoir un film à la puissance terrible et qui devrait vous remuer en profondeur. Chan Wook Park a réussi dans ce film son plus grand chef d’œuvre (oui, je parle de l’original coréen de 2003, pas de l’ersatz étasunien). Mais c’est une œuvre dure, dans laquelle vous ne trouverez pas de remparts symboliques pour vous y raccrocher à mesure que vous comprendrez les replis obscurs de l’intrigue.
Il me semble inutile d’en dire davantage, regardez simplement Old Boy.
The Raid
par le Dr Tyriel
Coup de genou dans la gueule version indonésienne
Au delà des blockbusters hollywoodiens, les productions indépendantes sont souvent l’occasion de trouver de petits bijoux dans tous les domaines. C’est la cas de the Raid, production américano-indonésienne réalisée par Garth Evans en 2011, qui m’a fait vraiment l’effet d’un coup de tatane en plein dans ma face, au propre comme au figuré.
L’histoire, somme toute assez simple, suit Rama, membre d’une unité du SWAT indonésien, qui part avec son groupe 20 hommes pour appréhender un seigneur du crime local. Le problème est que ce mec vit en haut d’une sorte de HLM pourrave de 30 étages bourrés ras la gueule de membres de son gang et de quelques civils. Et que si ils se font repérer ça va être la boucherie. Bon vous vous en doutez, après quelques étages tranquilles, il y a une merde et une lutte acharnée s’engage entre les gangsters habitant le bloc et les quelques survivants de l’unité SWAT.
Tous les ingrédients sont réunis pour faire un actioner efficace : des flics surentrainés + des bad guys barrés et sans limites + un lieu confiné et sans espoir de fuite poussant les antagonistes à s’affronter. Ainsi, à la manière d’un jeu vidéo, la progression vers le salut est verticale en allant de plus en plus loin dans les étages grouillant d’ennemis pour se confronter au « boss de fin », apportant son lot d’affrontements dantesques.
Car s’il est une chose qui fait la force de the Raid, c’est bien ses combats. Qu’ils soient à l’arme à feu, au couteau, à la machette ou « simplement » à mains nues et à grand coups de pieds dans tous les endroits du corps qui peuvent faire mal, les chorégraphies des combats sont particulièrement travaillées et transmettent une violence assez intense. Personnellement j’ai eu mal pour eux à plusieurs moments. Le combat final contre le bad guy portant le doux nom de Mad Dog est juste sublime d’un point vue artistique tout en transmettant parfaitement la rage et fureur des personnages.
A côté de ça, le film est moins crétin que ce qu’on pourrait croire et permet de creuser la psychologie de certains de ces perso et leurs motivations profondes en plein milieu d’une tempête de coups et de gerbes de sang. La psychologie et l’histoire personnelle de Rama sera justement la base principale de la continuité de the Raid dans sa suite (appelée sobrement the Raid 2) que je vous conseille également car tout aussi violent et sans limite (si je vous dit qu’il y a, entre autre, une nana qui bute des gens avec un marteau, ça vous convainc ?).
Plutôt que d’en rajouter, je vais laisser le mot de la fin au film qui parle pour lui même…
Last Action Hero
par Petrocore
La déclaration d’amour de Mac Tiernan
Ce film, bon sang, ce film ! Quand Mac Tiernan, le seigneur de l’actioner, se décide à façonner un film-hommage à son genre de prédilection, voilà. Voilà ce qu’on a. On a cette pépite.
Un rapide pitch, histoire de : grâce à un ticket de cinéma magique, Danny Madigan, un gamin fan de gros films bourrins, réussit à entrer dans l’univers de son héros préféré : Slater, un policier aux méthodes musclées incarné par Arnold Schwarzenegger. Ce scénario aux apparences grotesques est en fait un coup de génie : il permettra à Mac Tiernan de décortiquer les codes de l’actioner et de les parodier de manière jubilatoire. Les nombreux dialogues entre Danny, qui essaie de démontrer qu’on est dans un film, et Slater, pour qui le film est sa réalité, sont un véritable catalogue des poncifs du genre. La maîtrise de Mac-T dans le film d’action n’était pas à démontrer mais qu’importe, il réussit à prouver ici qu’il en est un orfèvre. Et qu’en plus il sait en rire, c’est encore mieux.
Ce qui est bien avec ce postulat, c’est qu’on peut se permettre d’en foutre dans tous les sens de manière ultra-décomplexée. Mac Tiernan ne s’en est pas privé et arrose l’écran de scènes d’action aussi bourrines que volontairement abusives, et débridées, fourmillant de détails hilarants. Histoire de rester dans le délire, le tout est agrémenté de répliques aussi cultes les unes que les autres. Entre les punchlines ultra-efficaces typiques du genre (le fameux « tu aimes les omelettes ? Tiens, j’te casse les oeufs » qui précède un grand coup de pied dans les burnes) et les références en cascade au cinéma, surtout d’action mais pas que, on peut affirmer sans sourciller que le film a oublié d’être con malgré son univers d’origine.
Le passage où Danny imagine Slater en Hamlet tient du pur délire
A mesure que le film avance <SPOILER> en fait, à partir du moment où Slater et son ennemi juré rejoignent notre réalité <SPOILER> notre héros prend conscience de son statut et livre des moments extrêmement touchants. Je suis toujours sidéré par l’émotion que véhiculent certains passages : qui aurait cru que Schwarzy aurait pu me faire frémir de compassion ? D’ailleurs, aussi loin que je me souvienne, c’est à partir du premier visionnage de Last Action Hero que le monsieur est devenu l’un de mes acteurs favoris (et oui, c’est le grand coming-out). Au début parodie génialissime d’actioner, le film dévoile ses véritables enjeux à partir de sa deuxième moitié et nous scotche au fauteuil par son intensité. La fin est elle aussi magistrale, nous livrant le coup de grâce : ce film est juste monstrueux et d’une profondeur inespérée.
Last Action Hero n’est pas qu’un hommage titanesque. C’est aussi un grand moment de cinéma, le coup de génie d’un réalisateur qui a les couilles de proposer autre chose, une œuvre aux nombreux niveaux de lecture et d’une intelligence rare, mais aussi drôle et sévèrement burnée. Avec Schwarzy dedans.
Sylvester Stallone dans Terminator 2. Ouais, ils vont jusque là.
Predator
par Nemarth
Le chat et la souris, uncensored edition
Comment parler d’un top Bad-ass sans évoquer Predator de John Mac Tiernan? Parmi la catégorie il est, pour moi, l’un de ses rois. Ce film n’a accepté aucun compromis, que ce soit dans son scénario, dans son casting ou dans sa réalisation, il est allé au bout dans un unique but : être le plus viscéral possible.
Résumé : En Amérique centrale, un hélicoptère de la CIA se fait abattre mystérieusement au dessus d’une jungle contrôlée par des guérilleros. Ne souhaitant pas avoir à faire de déclaration officielle sur la présence d’un hélicoptère militaire dans le territoire d’un autre pays, la CIA préfère engager une bande de mercenaires ne rendant de compte à personne et particulièrement renommée pour son efficacité afin d’aller enquêter sur place pour découvrir la raison du crash. Sur place, Dutch (Arnold Schwarzenegger) et sa bande de gros bourrins vont découvrir avec horreur que l’hélico n’a pas été abattu par les guérilleros et qu’ils sont maintenant traqués par un être quasiment invisible et inarrêtable. La chasse est ouverte…
Bonheur et subtilité dans la jungle mexicaine
Pour son premier film réalisé pour un grand studio, Mac Tiernan a mis les petits plats dans les grands. Pas de décor en intérieur pour lui, il veut que sa jungle soit réelle, il transporte alors toute la production en plein Mexique sauvage dans la forêt de Puerto Vallarta qui va vivre dans la jungle tout le temps du tournage. Des conditions donc un peu extrêmes qui se ressentent fortement lors du visionnage. On ne peut s’empêcher de chercher partout dans les décors la présence menaçante du Predator, les acteurs suent de tous les pores de leur peau, ils sont à bout de nerfs et complètement perdus, la tension est vraiment palpable.
Ici, tous les ingrédients du film Bad Ass sont réunis : acteurs bodybuildés, armes lourdes, répliques encore plus lourdes, un ennemi comme on n’en fait plus, musique Rock’n’Roll façon films de la guerre du Vietnam ou orchestrale épique et terrifiante et un final dantesque et primal, un match à mort à qui aura la plus grosse dont l’issue est plus qu’incertaine, en bref si vous voulez passer une excellente soirée ne cherchez plus, c’est ici que vous trouverez votre bonheur.
la poignée de main la plus virile de tous les temps se trouve dans ce film
Un bref dernier mot pour pouvoir mettre une autre image, Predator est un de mes films préférés et l’histoire de son tournage vaut également le détour, par exemple, saviez vous que l’acteur qui joue le mec amérindien avait avec lui en permanence un garde du corps pour protéger les autres membres du casting de ses sautes d’humeurs ? Saviez vous que Jean Claude Van Damme avait été initialement casté pour jouer le Predator ? Ou que le film comporte deux politiciens célèbres aux États-Unis ? Faut croire que fumer des cigares en cartonnant du méchant à la gatling, ça rapporte des voix auprès de l’électorat américain …