Culture en vrac #2 : le HellFest, l’hilarant Fabcaro, Emma de Jane Austen et le délire The Good Place !
Le HELLFEST raconté par les groupes
ou la passion du metal à l’état pur
par Am’s
En octobre dernier, les éditions Gründ plutôt connues pour leurs livres sur les beaux arts, ont décidé d’élargir leurs horizons et de sortir « Hellfest, le festival raconté par les groupes ». Co-écrit par Cédric Sire (comment ça, encore lui ?) et Isabelle Marcelly, ce livre recueille les témoignages de plus d’une centaine de groupes ayant déjà joué au Hellfest, illustrés par des photos issues des différentes éditions du festival.
Même si je m’attendais à un bouquin du genre « le Hellfest c’est trop bien azy achètes un pass pour l’année prochaine », j’avais tout de même hâte de mettre la main dessus. Et j’avais raison ! Contrairement à mes à priori, les témoignages de groupes restent plutôt objectifs, certains racontant en détails (et avec beaucoup d’humour) le carnage des premières éditions et les galères qu’ils ont dû traverser. Cependant ils s’accordent pour dire que l’évolution de ce festival a été impressionnante et que c’est maintenant The Place To Play pour tous les groupes de metal.
Bon tout ça c’est très bien, mais je t’assure que je ne suis pas là pour faire de la pub pour le Hellfest. Parce que ce livre en fait, pourrait très bien parler d’un autre festival de metal. Ce qui m’a beaucoup touché dans ce bouquin, c’est la sincérité et la passion avec laquelle les groupes parlent de leurs expériences de scène respectives.
Au-delà d’être des chanteurs ou musiciens soi-disant bourrus, ce sont surtout et avant tout des fans d’une musique et d’un univers particulier, qui se battront toujours corps et âme pour partager leur passion avec le public. Et bordel que c’est beau !
Parce que oui, pour tous ces groupes, faire partie du monde metal, c’est intégrer une sorte de tribu. Selon eux, le fait que le Hellfest se soit développé, permettant ainsi à des « non-initiés » d’intégrer pendant trois jours cet univers particulier, aide à montrer que les metalleux… bah ce ne sont pas des gros méchants adorateurs de Satan finalement.
Mais les témoignages expliquent aussi que, malgré le fait que ce festival attire désormais un nouveau public, les groupes qui s’y produisent veulent à tout prix rester fidèles à ce qu’ils sont. Ils font la musique qu’ils aiment, qui les fait vibrer et ce n’est pas prêt de changer ! Parce que cette musique, c’est dans leurs fibres, un point c’est tout.
Pour eux le Hellfest, c’est surtout ça : retrouver chaque année cette grande famille et partager avec le public leur passion pour le metal, tout simplement.
Fabcaro, la bédé qui fait rire
ou « du rififi dans la macédoine »
par Roufi
Coucou lecteur.ice !
Comment vas-tu en cette fin novembre ? Si tu es comme moi et que le froid et la grisaille te donnent envie de te détendre les zygomatiques pour résister à l’envie d’hibernation que ton cervelet semble accepter avec de plus en plus d’enthousiasme, parce que oui rire ça réchauffe et ça fait les abdos (un avantage de plus que la tartiflette donc), j’ai ce qu’il te faut. En plus, tu vas voir, je t’ai fait un coffret dégustation à la sauce lol. En plat du jour, permets-moi de t’inviter à découvrir le travail de Fabcaro (et si tu le connais, ben je t’invite à le relire. Et si tu n’aimes pas ben… fais toi un chocolat chaud ? Après c’est plus classique quoi…). Comme d’habitude, je ne vais pas te faire l’historique de sa carrière, ni une analyse poussée de son œuvre, d’autres l’ont déjà fait et mieux que je ne saurais le faire.
En plat du jour donc, Fabcaro, auteur-bédéiste prolifique qui a commencé sa carrière dans la revue Psikopat. L’occasion pour moi de te dire que si elle a malheureusement sorti son dernier numéro début 2019, son esprit n’est pas mort et revit désormais dans Mazette, un magazine de BD satirique numérique, libre et sans pub : une chouette initiative à soutenir si le cœur vous en dit, avec de la bédé, des vidéos, des balado-diffusions, des jeux, il y a même le premier numéro offert ! Plus de détails directement ici : https://mazette.media/kezako/ ; vous allez voir y’a plein de trucs !
Pour la petite histoire, j’ai croisé la couverture de Et si l’amour c’était aimer en pleines courses de Noël, à sa sortie en 2018. J’ai commencé à ricaner en le feuilletant dans la librairie, j’ai ricané en le lisant dans la voiture, avant de l’emballer pour l’offrir et de re-ricaner avec son nouveau propriétaire. Mon cœur était pris, mes abdos boostés, mes zygomatiques on fire. Le glaçage d’humour absurde sur la tarte du roman-photo romantico-kitsch serait mon dessert de Noël. Je vous livre ici le résumé qu’en fournit la bdthèque :
Sandrine et Henri coulent des jours paisibles dans leur villa luxueuse. Henri est un patron de startup épanoui et dynamique et Sandrine l’admire. Mais hélas la vie n’est pas un long fleuve tranquille… Un beau jour, Sandrine tombe sous le charme de Michel, un brun ténébreux livreur à domicile et chanteur de rock à ses heures perdues. Une idylle merveilleuse va alors se nouer entre eux. Mais la vie est-elle toujours du côté de l’amour ? Les sentiments purs et absolus ne sont-ils pas qu’une feuille morte emportée par le vent ? Un arc-en-ciel ne finit-il pas toujours par disparaître derrière les nuages ?
Comme j’aime m’en mettre plein la panse, j’ai repris du gâteau avec Zaï Zaï Zaï Zaï, son plus grand succès éditorial sorti en 2015 et grand prix de la critique ACBD en 2016, puis avec Pause sorti en 2017. Les deux incarnent à merveille sa maîtrise du jeu d’équilibriste entre récit autobiographique et autodérision, où l’humour absurde de l’auteur rencontre l’absurdité crue du monde, mise en scène par un trait particulier, léger et réaliste, qui rehausse ce double langage. Décalées, libres, grinçantes, s’autorisant régulièrement à susciter le malaise, ses œuvres se dévorent avec jubilation pour peu qu’on en aime le piquant. Bref, Roufi se régale.
Mais tu m’as l’air de vouloir un dessert, lecteur.ice ! Je ne résiste donc pas à l’envie de t’apprendre qu’il existe une adaptation radiophonique de Zaï Zaï Zaï Zaï, réalisée par la (regrettée) Mégacombi et disponible, comme bien d’autres belles choses, sur ARTE radio : https://audioblog.arteradio.com/blog/97295/podcast/106548/zai-zai-zai-zai
Créatives, irrévérencieuses, profondes et drôles, surprenant exercice collectif, mitonnées avec le cœur et les tripes mais trois francs six sous, les émissions de la Mégacombi sont à déguster sans retenue, comme un dessert nourrissant et convivial, à partager avec tout le quartier.
Voilà mon bon, plus rapide qu’un service de livraison de nourriture à bicyclette, Roufi t’a livré dès novembre un repas de fêtes, avec en entrée un magazine bédé, en plats toute l’œuvre de Fabcaro et en dessert, un bon podcast avec le café. Si tu avais faim de nouveauté, de réflexion sur fond d’humour grinçant, c’est le menu idéal mais comme pour tout repas de fête, attention à ne pas tout manger d’un coup ! D’abord parce que ce serait dommage de ne pas distiller les plaisirs, mais aussi parce qu’après, il n’y en aura plus !
Emma
L’héroïne austienne
par Tobye
On n’est jamais trop vieux pour lire ou relire les « classiques » de la littérature. Loin des préjugés pompeux, j’avais envie de vous parler d’un roman du début du XIXe… Pour cela, faisons un tour du côté de la littérature british afin de parler d’Emma, un roman de la célèbre Jane Austen écrit en 1815, que j’avoue avoir redécouvert avec plaisir. Alors oui, Emma est loin du roman d’aventures, mais l’autrice tient son lecteur avec une intrigue originalement banale et bien menée.
Je m’explique sans dissertations, ni de commentaires de texte. D’abord, Emma est un roman étonnant où Jane Austen dépeint avec un certain humour la société de son temps. L’histoire se déroule au sein de la classe aisée (mais pas que) d’une petite ville de la campagne londonienne, dont on découvre le quotidien et les bouleversements au fil des pages.
Emma est jeune, intelligente, jolie et avec un caractère marqué. Ne criez pas encore au cliché ! La jeune fille refuse de se marier et ne voit pas de problème à finir vieille fille entourée de chats dans son manoir. Néanmoins, elle s’autoproclame Tinder humain pour ses proches, persuadée d’avoir le nez fin en la matière. Vous le devinez, tout ne se passe pas comme le prévoit Emma. Au fil des pages, on se prend d’intérêt pour cette intrigue entre thé, pique-nique et nature humaine, pas toujours respectable. #LesInsupportablesMrandMrsElton
Le point intéressant est que l’on découvre l’histoire à travers les yeux d’Emma, qui n’est pas omnipotente. Ce procédé nous permet de ressentir ses émotions lors des différents dénouements, quiproquos et revirements de situation qui ponctuent le roman. D’ailleurs, il est souvent présenté comme un roman policier… sans crime, ce qui est tout à fait vrai ! Les derniers chapitres surprennent le lecteur autant que la jeune fille et c’est pourquoi l’on apprécie l’écriture de Jane Austen. Son œuvre est piquante de vérité encore aujourd’hui. Elle amène à réfléchir sur la place de la femme souvent soit fille, soit épouse sinon quasi marginale hors de ces catégories ; ainsi que sur d’autres aspects comme l’évolution des classes sociales, l’esclavage…
En bref, Jane Austen est une autrice avec une plume caractéristique que j’affectionne énormément. Emma est représentative de ce style, même si ce n’est pas la plus connue de ses œuvres de nos jours. Alors, je ne peux que vous conseiller ce roman à déguster une tasse de thé à la main.
The Good Place
Un jardin d’Eden sur Netflix
Par KaMéLaMéLa
Salut petit lecteur facétieux ! Tu as les pieds trempés par la pluie ? Tu en as marre de ce mois de novembre qui dure depuis ce qui te semble être 24 ans ? Toi aussi tu veux du fun dans ta vie ? As-tu testé le pouvoir magique des huiles essentielles car aujourd’hui c’est de ça que je voulais te parler… Non je plaisante. Moi pour me remonter le moral, je tourne à la Kro bien fraîche et à une série Netflix trop cool. The Good Place que ça s’appelle! Je t’explique le concept de cette petite pépite : Eleanor Shellstrop vient de mourir. Pas de bol. Elle se retrouve en face d’un mec qui lui explique que dans l’afterlife, il existe deux options : The Good Place, pour les gens qui ont mené une vie de saint, de façon désintéressée et intègre, et The Bad Place, pour tout les autres. Tout ça comptabilisé par un nombre de points attribués à chaque action terrestre accomplie. L’enfer et le paradis existent Ladies and Gentlemen, on ne nous avait pas menti !
Elle intègre The Good Place, et découvre alors un monde enchanteur : il fait toujours beau, les gens sont sympas, les oiseaux chantent. Les âmes sœurs existent même, et on te présente la tienne dès que tu arrives. Bref, The Good Place c’est un peu le contraire d’Amiens un lundi matin pluvieux, question ambiance. Mais il y a très vite un gros problème. On découvre qu’Eleanor n’était pas tant une bonne personne que ça. Pas la pire pourriture de l’espèce, du genre à torturer des chatons, mais franchement pas Mère Theresa. La meuf était grossière, lâche et prête à moult mesquineries pour vivre sa vie de façon peinarde. Du coup, elle comprend très vite qu’elle n’a rien à faire au jardin d’Eden. Mais bon vu qu’elle y est, elle compte bien y rester, et elle a aucune envie d’aller se faire cuire les fesses et torturer pour le reste de l’éternité, ce qui fait un tantinet long. S’en suit alors une suite de stratagèmes plus loufoques les uns que les autres destinés à tout faire pour conserver sa place au sein de The Good Place.
Entre humour décalé et intrigues prenantes et bien menées, la série sait jouer de nombreux rebondissements pour nous tenir tout du long. Tout les personnages sont attachants (mention spéciale à Janet, intelligence artificielle destinée à faciliter la vie des habitants du Paradis) et la série fait mouche par nombres de petites punchlines bien senties ( Holymother forking shirt balls pour les connaisseurs). En une vingtaine de minutes par épisode, cette série saura te redonner le sourire, même les lundis matins pluvieux à Amiens.