Gnomoria, 2 gnomes, un trou
Développé par un seul homme (ou presque) le jeu de RoboBob, un jeu de gestion de royaume de gnomes est fortement inspiré par le fameux Dwarf Fortress, mais cette fois ci avec une vraie interface graphique.
Vous débuterez donc votre aventure avec quatre gnomes fatigués du nomadisme, décidant de s’installer, de fonder un royaume et le faire prospérer.
Une fois dans le jeu vous serez livré à vous-même, face à une interface étrange et peu intuitive par rapport aux jeux de gestion habituels. La sélection naturelle du joueur débutera, et seul les plus curieux et les plus patients réussiront à découvrir ce que tout ces petits menus et sous-menus offrent.
Gno-mo-ria en avant les histoires
C’est donc après un apprentissage à la dure (ou avec l’aide de forum et de wiki) et sûrement deux ou trois parties de test qu’on commence à « manager » ces petit gnomes, à leur faire creuser des galeries dans la montagne, couper des arbres, planter des graines, élever le bétail que vous aurez ramené de votre errance nomade. Par contre ici, vous ne contrôlerez pas directement vos gnomes comme dans un RTS, mais vous leur assignerez des tâches et définirez des zones de dépôt, par exemple, ou de pâture.
Ainsi, vous commencerez à construire, car il va falloir en construire des trucs et pas qu’un peu. Et n’espérez pas faire des statues en marbre dès le début ; ni même reconstituer les mines de la Moria ; parce qu’il va falloir tout reprendre depuis le début. Et ce ne sont pas les quelques provisions et les deux yaks infestés de puces que vous avez ramenés qui vous aideront beaucoup. Il faudra donc fourrager comme vos ancêtres gnomagnion et, avec vos ressources amassées, construire un mignon atelier rudimentaire ; puis un petit atelier de tailleur de pierre grâce aux ressources de votre mignon atelier rudimentaire ; puis construire un joli atelier de maçonnerie avec les ressources de votre petit atelier de tailleur de pierre ; PUIS fabriquer un super atelier de charpente avec les ressources du joli atelier de maçonnerie, et cetera, et cetera, jusqu’à en arriver au superbe atelier de l’ingénieur pour construire des mécanismes fabuleux.
Vous le ressentez déjà en lisant ces lignes, le jeu est lent, très lent. Il faut du temps et de la patience avant d’arriver à faire prospérer un royaume qui attirera de nouveaux gnomes. Car en effet, de nouveaux arrivants rejoindront vos rangs à la fin de chaque saison, si celle-ci a été bonne. Il est impératif de connaître le jeu et vos gnomes pour anticiper les étapes de votre évolution. Car oui, il faut aussi bien connaître vos gnomes, chacun est unique – avec ses propres caractéristiques – qui sont pour le coup, très nombreuses aussi. Il vous faudra donc assigner à vos gnomes des tâches adéquates et, au besoin, créer des métiers pour eux. Cette création de métier, bien que sommaire, est essentielle pour le fonctionnement de votre royaume, car un gnome oisif sera le début de la décadence.
Voilà, vous avez bien avancé dans le jeu, vous êtes content, vous avez donné des chambres à vos petits gnomes, vous avez commencé à mettre du parquet dans votre jolie forteresse, et préparé la salle du trône. Quand tout à coup : une moufette ! Et je peux vous dire que les moufettes, dans ce jeu, ont la rage : elle pourront facilement décimer votre population si vous ne faites rien. Mon conseil, faites des épées, et butez ces saletés. Et là vous serez heureux, vous aurez perdu trois gnomes mais vous l’aurez eue cette cochonnerie. Et vu que tout n’est pas que mort et désolation au pays des moufettes vous aurez en votre possession le saint graal : un os ! Oui, un os. Car le putain de gros défaut de ce jeu c’est que pour pouvoir faire des lits, des vêtements, des bandages, bref des trucs vitaux, ils vous faut une AIGUILLE, et on peut avoir cette aiguille qu’en buttant une saloperie d’animal ; en général une moufette ; mais parfois si vous êtes passé sous une échelle (ou que votre chat est noir), vous tomberez sur un ours. Vous vous souvenez ce que peut faire une moufette ? Imaginez un ours. Mais bon, voilà vous avez votre os, et avec votre os vous pourrez, grâce à un atelier de taille d’os (que vous aurez eu grâce à tous les ateliers précédents), faire la SAINTE-AIGUILLE-D’OS-DE-LA-MOUFETTE-MAUDITE. Et là SEULEMENT vous êtes prêt à faire face au pire.
Quand tout à coup : une horde de gobelins…
Elle est là pour tuer vos enfants et violer votre bétail
Bref, ce qui est intéressant dans ce jeu, c’est qu’on découvre de nouveaux éléments (si bien sûr on ne va pas lire les centaines de pages wiki du jeu) à chaque partie, on aime devoir prendre le temps de terra-former des montagnes entières pour créer une porte de mine à faire pâlir de jalousie nos cousins nains, porte qu’on devra construire étage par étage à l’aide d’échafaudages.
Malgré sa lenteur et sa difficulté je ne peux que conseiller ce jeu pour les joueurs patients et friands de challenges.
Car mis à part les quelques bugs et comportements étranges, chaque royaume est unique ; pas seulement par sa géographie aléatoire, mais par ses habitants, et les relations que vous entretiendrez avec les royaumes gnomes et gobelins voisins.
En conclusion, j’ai trouvé ce jeu très addictif, dans la droite lignée de Dwarf Fortress, vraiment agréable par son côté expérimentation, si on réussit à passer outre ces petits défauts typiques des productions à micro budget.