Le Rock’n’Troll de Lazylumps : Drenge, Radkey et Filthy Boy
J’aime bien dénicher de nouveaux groupes sortis de derrière les fagots et qui, à la première écoute, vous laissent une énorme impression. Soit celle d’avoir été labouré tellement le son est puissant. Soit celle d’avoir trouvé une véritable perle, une fleur musicale qui s’épanouira au fil des années. Et pour le coup, j’ai trois groupes de trois bandes de frères qui puent le talent à plein nez et qui, j’en suis sûr, ne vous laisseront pas indifférents.
La première de ces fratries musicales que je vais vous présenter me tient énormément à cœur car je les ai découverts avec leur toute première vidéo (je l’avais même envoyée aux Inrocks, ces salauds ne m’ont jamais répondu (- sans déc ?) mais en ont parlé quelques semaines après).
Filthy Boy
Tom Waits a sûrement fait des enfants du côté des quartiers sud de Londres.
Ouais ils font peur, mais les regardez pas, écoutez les !
Encore des anglais. Pourquoi faut-il que tous les bons groupes viennent de Londres ? Qu’est ce qui se passe dans cette ville ? Les gosses naissent avec des guitares et des lyrics en pack de douze ?
Filthy Boy (« Sale gamin »), c’est deux frères jumeaux avec des têtes de psychopathes, les Paraic. L’un bassiste, l’autre songwriter, guitariste et chanteur. Et quel chanteur ! Une voix grondante et sourde en équilibre entre du Tom Waits et du Joy Division, le tout servi sur de la pop anglaise d’excellente facture.
Enfin pop…
On peut pas les étiqueter pop ces p’tits gars là tellement leur son est incroyable. Comme ils le disent eux-mêmes : « Quand nous avons commencé, nous voulions être différents. A moins que quelque chose ne soit unique, il n’y a pas vraiment d’intérêt à exister. On n’avait pas vraiment d’influences, on a juste écrit des chansons qui nous semblaient drôles ou qui sonnaient sombres. »*
Je ne sais pas pourquoi mais ils me rappellent les films de Burton avec ce son très spécifique. Chaque morceau de ce groupe est une histoire servie dans un écrin de noirceur pure par la voix caverneuse du frère Paraic, le tout avec la touche d’humour british.
Savoureux.
That Life, morceau au texte fleuve sur la déliquescence humaine.
En plus ils sont potes avec l’étonnant King Krule, à suivre de près lui aussi !
Bref, que vous dire de plus ? Allez les écouter, c’est incroyablement bon.
Radkey
Trois frères franchement agacés.
On s’emmerde au Missouri ? On a envie de tout péter et de gueuler un peu fort dans les oreilles des prêtres, profs, girlfriends obèses ? Dieu de Dieu après avoir entendu deux de leur morceaux enragés, on a envie de gueuler avec eux !
Depuis 2011 à St. Joseph, Missouri, trois minots d’à peine 20 ans dégagent une envie de tout cramer. Fan du vieux punk rock des années 70 (en passant par la case 90’s avec les Misfits en ligne de proue) et de Mario 64 (des bons gars j’vous dis), la fratrie a publié deux E.P., et sort un nouveau single (Feed My Brain en libre téléchargement sur leur site) qui envoie un bon crochet du droit à vous rendre neurasthénique, avant un premier vrai CD pour bientôt.
Ces trois ados sont incroyables de maturité et apportent un souffle chaud sur le punk rock américain qui semblait perdu dans les limbes du mauvais goût. Du punk rock, du vrai.
Vous me faites plaisir les gars.
Cette voix, elle est pas fofolle quand même ?
Drenge
le duo de choc, qui crache son grunge.
Drenge c’est deux Anglais (-encore ? Mais merde ! -Ouais mais pas tout à fait, c’est plus des Liverpooliens qu’autre chose si j’ai bien pigé. Pas des vrais Anglais quoi !) qui veulent faire comme les Black Keys, sauf que eux, ils rajoutent de la saturation et cassent des voitures dans les clips. Eoin (-Eowin ? Comme dans le seigneur des… -non.) et Rory Loveless (-hey ! sans amour ! c’est rigolo ça ! -Mais ça suffit oui ?) sont nés avec une cuillère à héroïne dans la bouche, et sûrement la dose de grunge qui va avec.
C’est le plus connus des trois groupes dont je vous parle (c’est à dire que eux font les festivals…) et que leur clip Backwaters cumule 279 000 vues et des brouettes. Mais on s’en fout, en France, personne connait.
Et putain, c’est quand même de la balle.
Ça fait vraiment n’importe quoi des anglais.
Tout ça pour dire, que j’en mets ma main à couper et ma peau de troll en vente libre, on parlera beaucoup d’eux dans quelques années (ou moins).
Sur ces bonnes notes, je vais encore fouiller pour trouver des perles et vous les proposer avec beaucoup d’amour et de paillettes.
Surtout des paillettes.
* Source : http://blog.lesoir.be/frontstage/2013/11/13/filthy-boy-les-quatre-garcons-dans-le-vent/