Total War Attila, à feu et à sang !
Parait qu’Attila était un nain qui montait un poney roux. N’empêche que ce mongol a fait frémir toute l’Europe et comme Booba dirait quand il marchait dans ton quartier, il faisait baisser le prix de l’immobilier. Alors bon, les petits gars de Creative Assembly ont vu la poule aux oeufs d’or, et l’ont pressée jusqu’à la moelle. Que vaut ce « stand-alone » ? Attila mesurait-il vraiment 1m40 ? Quand on attaque l’Empire, l’Empire contre-attaque ? Réponse dans les lignes qui suivent !
Nouveau Total War, ou plus exactement, premier Stand Alone de la série qui reprend les mêmes bases que Total War : Rome II, l’opus dédié à Attila nous plonge aux commencements de la chute de l’Empire romain d’Occident. Avec la séparation effective de 395 qui transforma la puissance romaine en deux entités, nous nous retrouvons avec un serpent à deux têtes en perte de puissance. L’empire subit des attaques de toutes parts du fait de sa trop grande superficie, devenue difficilement contrôlable. Il se voit envahir par les tribus germaniques, les peuples migrateurs, Ostrogoths, Wisigoths, Vandales et Alains, Lombards, Rugiens etc… qui ne se privent pas de ravager et de piller les régions désertées par les armées romaines (en passant, les Romains ne tarderont pas à leur mettre des coups dans la tronche à l’image d’une branche du peuple Sarmate qui se fit tout simplement exterminer par les légions). Bien connue pour son respect plutôt correct des faits historiques, la série nous pose ici en 395 à l’aube de la naissance d’Attila et des invasions du bonhomme devenu une légende, un mythe, dont le monde reconnaît encore le nom.
Alors bon voilà autant le dire tout de suite, lorsque l’on joue les peuples migrateurs, notre espérance de vie reste très fluctuante. On doit prévoir chaque coup, chaque déplacement minutieusement, on doit gérer avec une grande stratégie nos ressources et surtout nos pillages et nos guerres.
Car on est les mal aimés et tout le monde va nous taper sur la margoulette. En d’autres termes : qu’est-ce que c’est dur bon sang ! Et pourtant je me considère comme un joueur assez « fort » sur ce genre de jeu (les 500 heures cumulées sur les autres Total War m’ont gonflé un peu le CV geek).
Et c’est dommage car ils sont très funs nos Vandales, nos Wisigoths, Ostrogoths et Alains… avec de très très grosses unités qui combattent fièrement. Mais bon entre l’usure, les famines et tout le monde qui a décidé de vous exterminer… dur dur. Les Huns, à contrario, restent jouables, et même assez costauds. Normal hein, on est pas le fléau de l’humanité pour rien nom d’un poney roux ! Avec leurs hordes, sûr que l’on prend son pied à ravager le monde européen. Leur grande force sera évidemment, leurs raid mortels à cheval et leurs pillages/ravages. Nouvelle fonctionnalité de ce Total War, on a la possibilité de raser complètement une région dorénavant pour ne laisser plus que des ruines fumantes et des océans de douleurs. Et il est assez jouissif de piller Rome et de n’en laisser un petit tas de cendres après de très longs combats ardemment menés.
Ci-dessus ma fierté. Après moult conflits, la bataille ultime a fait rage. Attila le Hun vient de s’écraser contre mes défenseurs vandales regroupés en trois grandes armées. Après une heure de combats acharnés, la victoire est là. Attila est mort, ses cinq armées en déroute, 14 000 soldats ont péri, mon roi et ses héritiers sont tombés au combat…Mais les Huns repartent la queue basse ! Et c’est pour ça que l’on aime Total War. Une bataille peut valoir les quarante heures de jeu sur la carte de campagne. Et dire que dans l’histoire vraie et véritable, Attila était un merdeux qui est mort étouffé par un saignement de nez à 18 ou 19 ans lors de sa nuit de noce avec une germaine… SÉRIEUSEMENT ?
Lors d’une campagne, comme dans tous les jeux de la série Total War, les tours s’enchaînent sur la carte du monde. Vous composez vos armées, bâtissez vos villes progressivement et partez à la conquête des territoires et des objectifs. La recherche de technologies sera indispensable pour évoluer, le tout selon un arbre en deux branches technologiques bien connues des joueurs : l’une civile, l’autre militaire. Et va que je t’upgrade selon les besoins ! Petit détail amusant et extrêmement bien pensé, les Romains auront déjà un arbre technologique très développé… mais au fil des tours, l’obscurantisme étant au cœur du jeu, les vieilles technologies s’évaporent et se perdent dans les limbes du passé.
Les intrigues de familles seront aussi de la partie bien qu’assez mises de côté. On suit juste son arbre généalogique en évitant de scission trop forte au sein de notre famille et de nos nobles (une guerre civile n’est jamais très agréable à gérer). Vos personnages auront quelques actions disponibles à user avec des points qu’ils gagnent avec les années et avec leurs exploits…
Personnages qui, eux aussi, évoluent selon des branches généalogiques qui amènent différents caractères, différents bonus et malus, le tout de batailles en batailles ou durant les années passées à la tête de région en tant que gouverneur. Bref du classique, mais qui dynamise un peu la partie stratégie sur la carte du monde.
Une des grosses nouveautés avec cette extension reste la possibilité de l’exode. La menace se fait trop grande ? On vous a rasé toutes vos villes ? Pliez bagages ! Les armées deviennent alors des hordes qui mêlent vos troupes à vos civils et permettent un mouvement global de votre civilisation. On aura la possibilité d’améliorer les campements pour transformer un peuple sédentaire en colonnes de nomades fuyant les ravages et les conflits. Libre à vous de vous trouver des terres fertiles pour perpétuer votre civilisation en évitant de vous faire rouler dessus par les autres peuples plus en forme. Ce qui arrive généralement, il faut bien le dire. Et dans n’importe quel mode de difficulté.
Total War Attila, pour une vingtaine d’euros, est une vraie bonne pioche. Avec ses batailles épiques et son système de jeu complet et génial, les stratèges trouveront de quoi se faire plaisir pour de très très longues heures de jeu. Les batailles restent un énorme plus pour un jeu de stratégie, rythmées, avec des IA intelligentes (voir même beaucoup trop stratégiques en hard face à nos pauvres manœuvres…) et des combats d’une rare intensité. On prend plaisir à monter son Empire et lutter contre les hordes de Huns qui menacent l’équilibre du monde.
Bref, encore une fois, et avec moins de bugs que ses prédécesseurs, Total War : Attila est vraiment un très bon jeu, en attendant le prochain… Basé dans l’univers de Warhammer. Nomdediou.
Par contre, un gros moins doit s’ajouter à ce déluge de bons points. Les mecs, les DLCS à 8 balles juste pour rajouter UN PUTAIN DE PEUPLE JOUABLE, c’est juste honteux et pas possible au XXIème siècle. La logique des DLCS payants qui rajoutent énormément de fun (Vikings jouables, clans des LongBeards, pictes et compagnie) est pour moi une aberration qui ternit l’expérience de jeu et frustre le joueur. Bref, pas cool.