Death’s Door, Wyldermyth et Magic : The Gathering Arena, nos jeux vidéo de l’été 2021 !
Eh oui, pendant l’été, entre deux déménagements et des enfants en bas âge à gérer, les trolls ont trouvé le moyen de profiter de quelques bons jeux qu’ils vont s’empresser de vous présenter dans cet article !
Death’s Door
un poétique et enchanteur Zelda-like
Sorti le 20 juillet 2021 chez Devolver Digital (un studio que l’on ne présente plus, responsable de beaucoup de jeux formidables comme Loop Hero, Hotline Miami ou encore Broforce) et développé par Acid Nerve, Death’s Door nous confie le destin d’un petit corbeau qui a la terrible tâche d’accompagner les âmes récalcitrantes des défunts jusqu’à la grande porte de la mort pour leur passage dans l’au-delà. Mais voilà, problème, lors de sa première mission, ce faucheur d’âme en herbe « égare » l’âme qu’il devait livrer, et va ainsi se retrouver à pourchasser chaque fuyard pour avoir la possibilité de trouver son propre repos éternel.
La première chose qui vous frappe d’entrée de jeu quand vous lancez Death’s Door, c’est son charme indéniable. Coloré, enchanteur et porté par des musiques magistrales, l’ambiance et la direction artistique vous plongent dans un univers onirique ou s’entremêlent des influences diverses et assumées qui empruntent autant à Miyazaki qu’à Zelda. Un énorme plus qui vous poussera à relancer le jeu rapidement entre chaque session pour découvrir de nouvelles promesses souvent réalisées par cette D.A. irréprochable.
En sus de l’ambiance « à la Zelda », Death’s Door partage le concept des premiers opus de la célèbre licence : dans Death’s Door, vous allez devoir parcourir des donjons thématiques (au game design à la fois pertinent et simple) en éliminant nombre d’adversaires et énigmes jusqu’à débloquer l’accès au boss, et ainsi libérer son âme. Au fil de vos pérégrinations, vous débloquerez quelques nouvelles armes avec des caractéristiques différentes, quelques trésors qui vous permettront de développer vos aptitudes dans un hub principal d’où moult portes vous emmènent aux donjons, et enfin des objets uniques qui vous ouvriront le passage du prochain donjon. Une recette classique et déjà vue, mais qui se révèle efficace car bien réalisée.
Cependant, Death’s Door n’est pas exempt de tout reproche. Le principal qui a fait rager votre serviteur au plus haut point est l’absence de carte… une aberration pour un Metroid-Like qui demande de faire des aller-retours au fur et à mesure que l’on débloque l’accès à des chemins. Un énorme point noir qui m’a terni l’expérience de jeu et qui ne se justifie en rien dans le gameplay. Dommage !
On pourra aussi lui reprocher un gameplay basique et répétitif (à base de deux boutons et d’un dash pour les combats) qui sera cependant relevé avec les Boss uniques qui offrent un challenge un peu différent mais bien trop sporadique.
Bref, Death’s Door se révèle tout de même un bon jeu indé, qui, pour une somme tout à fait acceptable, vous offrira quelques heures de jeu intéressantes même si parfois frustrantes et répétitives. Cependant pour cette direction artistique formidable qui mérite le coup d’oeil, on lui pardonnera beaucoup.
Wildermyth
Un RPG tactique où chaque joueur forge sa légende
Sorti en 2019 en accès anticipé, Wildermyth est maintenant sur Steam dans sa version parachevée et ce depuis quelques mois. Les texans de Woldwalker Games nous proposent avec ce jeu au très chouette graphisme de créer de toutes pièces une équipe de fermiers inexpérimentés et d’en faire de véritables légendes. Pour le moment rien de transcendant me direz-vous, on a vu ça des dizaines et des dizaines de fois. Lorsqu’on creuse un peu pourtant…
Commençons par le commencement : la première campagne vous demande de créer trois personnages. L’un sera un guerrier, l’autre un chasseur et le dernier un mage. Suite à l’apparition de créatures tant étranges qu’agressives, nos paysans vont décider de forcer le destin et de lutter contre ces abominations. Très vite, vous allez vous rendre compte que des liens vont se créer : amitiés, rivalités ou même amourettes, ils vont non seulement influencer les caractéristiques de combat de vos protagonistes mais peuvent aussi déclencher des évènements bien particuliers. Venons-en aux évènements, tiens ! Une campagne de Wildermyth, bien qu’elle suive une trame principale, est générée de manière procédurale. Aucune partie ne se ressemblera. Votre équipe tombera-t-elle dans une embuscade ? Croisera-t-elle la route du Dieu-Loup ? Ou d’une sorcière inquiétante qui changera petit à petit l’un de vos personnages en homme-corbeau ? Impossible à prévoir.
Au delà de ça, comment ça marche ? Une fois les premières péripéties passées, Wildermyth vous largue sur la carte et c’est à vous de jouer. Vos trois héros resteront-ils soudés pour aller tailler des monstres ? Où l’un d’entre eux se rendra-t-il au village d’à coté histoire de recruter un nouveau compagnon tandis que les deux restants partiront explorer la carte ? A vous de voir, il y a quantité de choses à faire mais gare ! Le temps est une denrée précieuse et le gaspiller permettra aux ennemis de se renforcer voire de lancer une invasion pour tout détruire sur leur passage. Quand vient le temps de la bagarre, vos personnages seront déployés sur une carte découpée en cases et tout fonctionne au tour par tour. Votre classe, vos compétences mais aussi certains évènements vont déterminer toutes les actions à votre disposition. Vous vous rendrez vite compte que certains talents sont plus complémentaires que d’autres, le genre de truc à garder en tête dans les dernières campagnes, bien plus complexes. Vos adversaires feront partie de cinq factions différentes, chacune ayant d’ailleurs sa campagne (toujours superbement écrite) dédiée : les Gorgons corruptrices, les Hommes-Lézards Drauvens, les insectes oniriques Thrixls, les fanatiques Deepists et enfin mes chouchous, les morts-vivants mécaniques Morthagis.
Parlons enfin de ce qui fait tout le sel de Wildermyth : à mesure que votre campagne avance, vos personnages vieillissent et certains partiront même à la retraite. D’autres, c’est le jeu, trouveront une mort tragique mais héroïque au combat. Heureusement, les nouvelles recrues trouvables sur la carte et les enfants de vos vétérans viendront regarnir les rangs de votre compagnie. Lorsque l’aventure touchera à sa fin, tous rejoindront la légende des Yondering Lands… Et il n’est pas impossible de les recroiser dans les campagnes futures, d’une manière ou d’une autre. C’est LA bonne idée de WorldWalker Games, et qui fait passer Wildermyth de T-RPG sympa à jeu excellentissime.
La perfection n’étant pas de ce monde, un point noir vient souiller le tableau : Wildermyth n’est disponible qu’en anglais ou en chinois. Dommage pour les locuteurs exclusifs de la langue de Molière, d’autant que le jeu n’est pas avare en texte et que le niveau de langage est bien costaud. Pour les anglophiles (et sinophiles) par contre, aucune hésitation ! Foncez, Wildermyth bénéficie du label « Petrocore approved ».
Magic : The Gathering Arena
Le célèbre jeu de cartes à collectionner débarque en ligne
Magic : The Gathering, le monument des jeux de cartes à collectionner a connu plusieurs déclinaisons vidéoludiques et toutes d’ailleurs ne prenaient pas nécessairement la forme de nos chers bouts de cartes si magnifiquement illustrés. Or, courant 2017 une nouvelle mouture était annoncée avant de sortir sur nos écrans ébahis en bêta en novembre de la même année amenant à une petite hype chez les joueurs puisque le titre semblait assez prometteur. Arena, puisque tel est son nom, relève la lourde tâche d’essayer de nous communiquer le même plaisir que les parties réelles avec nos amis, autour d’une bonne bière dans un établissement pittoresque un dimanche soir… Essayons de voir si l’animal est parvenu à me convaincre durant cet été maussade.
La formule du jeu de cartes n’est pas si facilement transposable en jeu vidéo. Magic est en effet truffé d’effets en tout genre et si vous pouvez comprendre les règles générales en quelques minutes, il va vous falloir quelques temps pour bien piger la profondeur du jeu et la MULTITUDE de ses règles particulières, souvent dictées par une nouvelle extension. Le pari d’un tel monument ludique, pour durer dans le temps (depuis 1993 quand même, certains des trolls du Cri étaient au berceau, littéralement) est sa capacité à se réinventer, tant dans son lore que dans ses mécaniques. Si pour le premier, on est quelques-uns à se dire que ça tourne pas mal en rond (et même à la sitcom pour prépubères avec les foutus arpenteurs…) par contre sur les mécaniques ça continue à turbiner pas mal. Le défi donc dans la transposition informatique était de rendre ça intelligible, pratique, clair et accessible. Et honnêtement Arena s’en sort plutôt bien. L’interface fait clairement apparaître les différents effets déclenchés, les désigne par des sèches stylisées de courts textes qui permettent de guider le joueur le moins averti dans les cascades de compétences ésotériques sans lui balancer un sentencieux « ta gueule c’est magique » ce qui serait un comble. Même si je suis un joueur de Magic depuis quelques années, j’ai pu apprécier ce travail puisque, n’étant absolument pas à jour dans les nouvelles extensions, je ne connaissais pas certaines nouvelles mécaniques. Du coup je valide même si les grands débutants risquent quand même de peiner un peu au début face à la falaise de difficultés de ce qu’il faut comprendre, mais en tout cas ce ne sera pas la faute à l’interface s’ils n’y comprennent rien.
Les tutos du début permettent de se familiariser en douceur contre l’IA dans des parties où ils s’agit d’exécuter correctement certaines compétences pour gagner et débloquer des cartes voire même des decks complets ; c’est à dire le petit nécessaire du débutant puisque Magic, illustre aïeul de tous les jeux de sa sorte (ou pratiquement), se pratique en assemblant des cartes de créatures, d’enchantement et autres pour faire la bagarre magique contre un adversaire. Le système pour constituer et modifier ses decks est correct mais peu intuitif par contre. Une fois qu’on a pigé l’intention des développeurs ça fonctionne mais ce n’est pas toujours très lisible. D’ailleurs l’interface de recherche avancée ne possède pas certaines fonctionnalités importantes comme la recherche par termes du texte des cartes, ce qui est bien pratique parfois et que les sites comme Magicville intègrent (ou alors j’ai pas encore compris comment faire). Cela rend la construction de son paquet de cartes un peu fastidieux.
Pour ce qui est du coeur du jeu, à savoir les duels endiablés à grand coup de sorts et de créatures, j’avoue que le plaisir est là ; l’animation des parties est agréable, les créatures tapent plus ou moins fort en fonction de leur force par exemple. Cela semble un détail, mais ça renforce le sentiment de victoire… ou d’urgence. Certaines créatures plus puissantes que la moyenne reçoivent même de petites animation lors de leur invocation et j’avoue que cela souligne très bien leur caractère majeur.
Il demeure un bémol qui casse un peu le rythme des parties ; la multitude d’effets qui peuvent se déclencher nécessite que l’interface propose systématiquement aux joueurs chaque action possible. Or il arrive qu’il y en ait beaucoup… et que votre adversaire soit peu attentif… du coup on patiente aussi pas mal et ça peut être relativement pénible contre certains. Arena a apporté une solution avec un minuteur automatique qui se déclenche. On a deux temps morts successifs qui peuvent s’écouler mais une fois passé, si on ne fait toujours rien c’est perdu. On imagine difficilement une autre parade, ce problème est simplement causé par les mécaniques du jeu d’origine et c’est déjà beau de l’avoir transporté sur cette nouvelle plateforme de cette manière.
Non les problèmes réels d’Arena se situent surtout du coté de l’appli ; je joue sur PC et tablette et si sur le premier tout s’est toujours bien passé, coté tablette…les soucis font un peu catalogue : je n’ai jamais pu faire fonctionner le son, ce qui était déjà mauvais signe, mais passons, c’est cosmétique. C’est plus chiant de voir que l’appli plante régulièrement et vous fait de sympathiques retour écrans ; en pleine partie, c’est pas très bon pour les nerfs. Et encore plus lourd, le jeu a des ralentissements, rares, mais MASSIFS. Ma tablette est très récente et ma connexion robuste, j’exclus donc ces deux explications. Reste l’appli… et pour un jeu datant de 2017-2018, c’est un peu problématique…
En bref, Magic : The Gathering Arena est un portage plutôt bien ficelé qui permet aux joueurs débutants et confirmés de s’amuser en ligne sans casser son PEL dans les bouts de carton, mais comme c’est free to play vous pouvez donc le faire en ligne !