Les films de Noël, c’est nul mais c’est trop bien
Les films de Noël de Netflix, c’est nul mais c’est trop bien
par Am’s
Jingeule béle jingeule béle lala la la laaaaaaa. Ah ! ça sent bon les fêtes.
En cette journée du 24 Décembre, l’effervescence est à son comble. Tout le monde s’active pour finaliser les derniers préparatifs. Ta sœur est en train de courir les magasins pour acheter les cadeaux de ses cinq enfants parce que c’est sûr qu’au dernier moment, c’est plus pratique ; ta mère pète un câble parce que ça fait trois fois qu’elle loupe sa sauce aux champignons, ton père a miraculeusement disparu de la circulation, Tata Huguette et papi Gérard sont déjà là depuis trois jours et agonisent sur le canapé entre deux verres de rouge… pas de doute, c’est bien Noël.
Et toi dans tout ça ? Tu voudrais juste rester tranquillement chez toi sous ton plaid avec ton chocolat chaud à 3000 calories (t’as le droit, c’est Noël bordel !) et te mater… un bon film de Noël bien sûr ! Et tu as de quoi faire, parce que cette année Netflix a mis le paquet rien que pour toi.
Saches que si tu as du retard sur les films de Noël récents, tu seras heureux d’apprendre que Netflix a fait ça bien et t’a carrément sorti une trilogie, A Christmas Prince (avoue, rien que le titre te donne déjà super envie) et cinq autres films, histoire que tu aies de quoi t’occuper. Et les scénaristes ont fait ça tellement bien qu’ils t’ont même trouvé des connexions bringuebalantes entre tous leurs films, comme ça, entre deux lampées de lait de poule, tu pourras t’écrier avec joie « HAAAANNN MAIS JE RECONNAIS, C’EST LE SYMBOLE DU ROYAUME D’ALDOVIA !! » avant de réaliser qu’il serait peut-être temps que tu sortes de chez toi…
Mais qu’est-ce qu’il peut bien y avoir dans ces foutus films pour que chaque année, tu attendes avec impatience leur retour ? Non parce que franchement, les nouveaux films de Noël, c’est un peu comme le chapon du réveillon : t’en manges chaque année, c’est toujours la même recette, tu finis indubitablement par trouver ça écœurant mais t’es quand même content quand on t’en ressert l’année suivante.
Et bien la recette magique, la voilà :
Prenez d’abord une héroïne (ben oui, on ne va pas se le cacher, 90% du public sera féminin hein) qui a une petite vie bien parfaite mais qui, pour une raison obscure, ne se sent pas accomplie. Elle sera célibataire ou en couple avec M. Connard et participera bien entendu comme chaque année, à l’œuvre caritative de Noël du village, parce que c’est important d’aider son prochain… mais juste pour Noël, faut pas déconner non plus. Ajoutez le coup de foudre de sa vie en la faisant trébucher sur le gars le plus sexy de la ville, mais n’oubliez pas qu’au départ, notre héroïne va bien évidemment devoir le détester (il faut garder un peu de suspense tout de même). Puis, mettez un zeste de magie de Noël en intégrant un élément fantastique improbable. Si vous n’avez pas le budget, de la neige pile à minuit le soir du réveillon ça marche aussi. Enfin, mélangez le tout pour obtenir une fin bien mielleuse où tout le monde est heureux, amoureux, riche et passe LE Noël de sa vie. Et voilà, succès garanti !
C’est inévitablement niais, mais désolé de te dire que malgré toi, ça va réussir à te décrocher un vieux sourire pour le reste de ta journée et te laisser espérer que toi aussi, tu auras le réveillon le plus magique de ta vie.
C’est ainsi que soir de Noël arrivant, tu ouvriras la porte du domaine familial le cœur battant, espérant y découvrir ton Prince Charmant. A la place, se tiendra ta grand-tante Gertrude dont on ne sait jamais avec certitude qui a eu la brillante idée de l’inviter encore cette année. Bien entendu, au moment de s’attabler, elle se trouvera à tes côtés et passera la soirée à te demander quand diable tu compte bien te marier. Et bien oui désolé, mais les films de Noël de Netflix, c’est seulement fait pour rêver !
Les vieux téléfilms de Noël, c’est nul mais c’est trop bien
Par Roufi
Disclaimer : je ne voudrais pas que vous croyiez que je n’ai pas conscience de tous les clichés qui se cachent dans ces films mais le coeur a ses raisons que la raison toi même tu sais.
(pin pin piiiin pinlinpinpin- PIN (vous noterez la belle imitation de la musique de Questions pour un champion))
Top ! Nous ne sommes pas tout jeunes, nous n’avons pas beaucoup de budget, nous ne sommes plus diffusés mais ça ne nous empêche pas d’être toujours re-regardés, nous sommes plein de clichés mais pas dénués de second degré, nous sommes le point commun entre Christopher Lee, la James Bond girl Ursula Andress, le prince de Lu et les contes de fée nous sommes, nous sommes…
Les téléfilms de Noël des années 90-2000 bien sûr !
Je vous le dis sans ambages, magie de Noël oblige, j’ai remisé mon esprit critique dans le placard d’où j’ai sorti mon plus beau pull jacquard et je l’ai tout tâché de guimauve en me vautrant devant mes téléfilms préférés. Hélas, les miens ne sont pas sur Netflix, mais j’ai appris récemment par une collègue que j’adore qu’il existait des coffrets dvd collector ! Alors pour ceux qui ne les ont pas gardés sur VHS, internet est votre ami… Vous y trouverez aussi pléthore de captures d’écran pas piquées des hannetons que je n’ai guère le droit d’intégrer ici (et mon coeur saigne, croyez-moi).
1) L’injustement méconnu Dixième royaume
Celui-ci, c’est vraiment mon préf toutes catégories. Ma madeleine de Proust, si Proust avait pris de l’acide. Cinq épisodes de pur bonheur. Et je suis trop triste parce que plein de gens ne le connaissent pas. Hé oui, ce n’est pas un Lamberto Bava, mais une adaptation par Simon Moore du roman de Kristine Kathryn Rusch et Dean Wesley Smith, produite par Hallmark en 2000. Allez, une image valant mille mots, trailer (cliquez sur rendez-vous sur youtube…):
Virginia et son père, deux habitants de New York, se retrouvent embarqués par un concours de circonstances dans les 9 royaumes des contes de Grimm. En essayant de protéger le Prince Waendel, transformé en chien par l’héritière de la sorcière de Blanche Neige qui veut se venger des souffrances infligées à son inspiratrice, ils sont passés au travers du miroir magique, et ce n’est pas si simple de rentrer à la maison. Ils sont poursuivis puis accompagnés par Wolf, dont la mission première est de ramener le labrador à sa maléfique maîtresse (ouh ! un opposant déguisé !).
Et ce voyage initiatique est proprement jubilatoire. Le film joue avec l’univers dont il s’empare, et qu’est-ce qu’il se marre ! Le second degré est ici beaucoup plus affirmé que dans les Lamberto Bava, et il y a des blagues absolument délectables. Parfois discrètes, comme la cantine de la prison avec « don’t be naughty » écrit sur les murs. La ville de la Saint-Valentin, aussi kitsch qu’on pouvait la souhaiter. Le casino dans lequel le très sérieux poker est remplacé par un tout aussi sérieux sept familles. Les champignons qui chantent Procol Harum. Le loup qui va chez une psychanalyste après avoir essayé de rôtir la grand mère de Virginia.
Et surtout, surtout, le village des bergères bitchy avec leur fabuleux concours de moutons. Dispo aussi en français sur Youtube, dans sa magnifique version « on va… on va… LE TONDRE »
Bref, le film ne s’embarrasse pas de scrupules. Et ça j’adore. Franchement, regardez-ça avec vos gosses, je vous fiche mon billet que vous allez rigoler. Ou sans vos gosses, promis, je le dirais à personne. J’ai jamais regardé Once Upon a Time, et je n’en ai pas l’intention, parce que c’est trop tard pour moi, si je dois regarder un film avec des contes de fée dedans, ce sera encore et toujours celui-là.
2) La caverne de la rose d’Or, le grand classique en 10 épisodes d’1h30
On change d’ambiance et on remonte davantage dans le temps avec le plus connu des téléfilms de Lamberto Bava, qui, fun fact, a aussi été assistant-réal de Dario Argento ! On y suit les tribulations de Fantagaro (Fantaghiro dans la version originale), fille rebelle d’un roi qui aurait bien aimé avoir un fils pour qu’il s’habille lui aussi en prince de Lu. A tel point d’ailleurs qu’il a voulu la sacrifier dans la « grotte de la bête sacrée » : bonne ambiance. Heureusement, la sorcière blanche intervient, Fantagaro peut donc grandir et devenir une petite peste qui refuse de faire comme ses soeurs : épouser docilement un bon parti (quel toupet). Donc elle s’enfuit. Et comme le dit si bien le titre de la vidéo ci-dessous, elle « redécouvre le monde qui l’entoure » :
Pardonnez-moi hein, mais je me remettrais jamais de la tronche du poisson et du chevalier blanc sous tranxène. Après déso j’ai pas trouvé plus court
Pèle-mêle, Fantagaro : se coupera les cheveux au bol et se bandera les seins pour passer pour un homme, séduira le distingo-brushingué prince Romualdo, le délivrera du sort qui le maintient endormi (au passage il se fait embrasser par toutes les meufs du royaume pendant son sommeil, pour le consentement on repassera), affrontera une armée d’argile, fricotera avec le ténébreux Tarabas, luttera contre la sorcière noire (coucou Ursula Andress), rencontrera des gnomes-légumes, retrouvera un Romualdo tout moche qui n’ose pas lui dire que c’est lui, trouvera la caverne du Nekard (oui, c’est « draken » à l’envers, vous êtes de fins limiers), refricotera avec Tarabas…
Bref, une merveilleuse odyssée pleine de rebondissements, de costumes bariolés, de marionnettes et d’effets spéciaux un peu nanardesques mais ô combien jouissifs. En 2017 Gulli avait tout rediffusé et franchement, ça m’a fait trop plaisir de savoir que d’autres enfants allaient découvrir cette folle tambouille. Et en tant qu’adulte, j’ai sans scrupules pris des barres de rire devant certaines péripéties. Et puis je sais que je ne suis pas la seule (wink wink tu te reconnaîtras) mais je dois admettre un secret honteux : Tarabas, c’est hélas un de mes premiers crushs bad guy aux cheveux longs (c’était un loup-garou ptain, il fallait pas l’embrasser sous peine d’unleash the beast !) et y’a des chances que ça ait un peu paramétré ma prédilection pour la capillarité développée, même si heureusement je ne suis plus attirée par ce type de moustaches. Si vous préférez les blonds, Tarabas est aussi disponible dans cette couleur dans La princesse et le pauvre, du même réalisateur.
3) La légende d’Aliséa, Oh, tiens, encore un Lamberto Bava !
Rassurez-vous, il n’y a que deux épisodes seulement cette fois. Aliséa a sept petits frères, et sa maman est très malade ! Un soir de tempête, un homme leur demande asile, et c’est le début des e*merdes ! Car c’est le méchant sorcier du coin, qui ni une, ni deux, kidnappe les sept petits frères pour s’emparer d’Aliséa. Bien entendu, elle s’élance à leur rescousse, et restera donc la prisonnière d’Azareth (le méchant) pendant sept ans, pour faire son ménage. Si si. Gros fun. Ah, et Azareth a décidé de bloquer la croissance des gamins, parce que pourquoi pas après tout. Bon lui son but, outre d’avoir un labo tout propre, c’est de finir par épouser Aliséa (qui elle, grandit), puis l’absorder en lui comme il l’a fait avec ses précédents épouses qui ne sont plus que des bouches qui parlent sur son thorax. Tout va très bien.
Heureusement, à un moment Aliséa s’échappe et rencontre Damian. Damian, c’est le fils du roi du coin, qui n’est pas très content parce que son fils fait de la poésie au lieu de faire la guerre comme il se doit. Damian s’enfuit donc avec des bohémiens, bohémiens que rencontre très opportunément Aliséa. Et là paf, ils tombent amoureux. Non ça ne fait pas des Chocapic, mais de la fontaine magique : alors qu’ils gambadent dans les bois ils tombent sur le royaume d’une fée très blonde, très décolletée et très miroitante, qui leur explique que boire l’eau de cette source fait que l’amour dure toujours et qu’on se retrouve dans les rêves l’un de l’autre. Forcément, comme ils ont 14 ans, les deux gosses se disent « bingo ! ».
Mais bon, la galéjade ça va deux minutes : attaque des bohémiens par les deux méchants, Azareth qui récupère sa future et la recolle au ménage (ça va pas se faire tout seul) et le Papa-Damian bien décidé à faire faire de la muscu à son fils pour en faire un Manly Man. Les deux adolescents grandissent donc dans une ambiance de merde, mais ils se voient toujours en rêve à la fontaine pour se répéter combien ils sont amoureux. Obviously, ils deviennent adultes, mais chacun continue de voir l’autre comme un adolescent (chelou mais la fée leur explique que c’est normal). Aliséa finit par s’enfuir avec ses frères, et arrive au royaume de, oh ! Damian ! Quel suspense mes amis, que va-t-il se passer à la fin de la partie 2 ?
En clair, on reprend les mêmes ingrédients, et on recommence : marionnettes pétées et romantico-kitsch, mais cette fois-ci pas de triangle amoureux. J’ai une affection toute particulière pour celui-ci car c’est le premier que j’ai vu. Je vous le conseille donc aussi, ne serait-ce que pour les objets qui parlent (l’araignée omagad) et le doublage de Christopher Lee (avec la voix de Picsou !!!).
Pourquoi il faut les voir (et les montrer !)
En conclusion mes amis, ces films sont de véritables pépites. Déjà sous tout ce sucre se cache parfois une phrase, un point de vue qui n’est pas si bête. Après tout, dans les trois que je viens de vous citer, ce sont quand même des nanas qui mènent le jeu ! Et leur but initial, ça reste à souligner, n’est pas de se marier ni de trouver l’amour. Bon, ça arrive quand même, d’accord, mais entre les deux, il se passe pas mal de choses. Et je vous renvoie au disclaimer en début d’article, non mais.
Ensuite honnêtement, j’adore les vieux effets spéciaux, et surtout, surtout les « marionnettes ». J’ai du mal à l’expliquer, mais je trouve que c’est finalement très organique, que ça donne à l’ensemble un côté foncièrement honnête. Peut-être que c’est parce que j’ai grandi avec ça. Mais on en voit de moins en moins, alors qu’à mon sens, c’est aussi ce qui permet au film de passer du téléfilm sans âme au bonbon nostalgique. Tout dans l’univers parle et bouge, gamine ça me fascinait, j’aurais rêvé que ça arrive dans la vraie vie, de tomber sur un arbre, une chaussure, un balai qui parle… Et pour moi-enfant, j’avais l’impression là encore, qu’on était honnête avec moi, qu’on n’essayait pas non plus de me prendre pour un jambon, parce qu’on voit bien que c’est « du faux ».
En vrai je crois que ça a eu de l’influence sur mes goûts par la suite, que ces univers tout pétés mais mettant en scène le merveilleux et l’absurde ont préparé les terrains :
– de mon amour pour les univers héroïque fantasy, mine de rien c’est fort peu de temps après que j’ai découvert entre autres Le Seigneur des Anneaux, les Pullman, et ce vaste domaine de la littérature qui ne cesse de me mettre en joie. Que j’ai déjà eu ça en moi et que ces téléfilms m’aient abreuvée en attendant mieux ou que ça ait poussé la porte qui n’était qu’entrouverte, j’ai du mal à croire que ça ne soit pas lié. Donc il faut les montrer ! Y’a peut-être quelque part des enfants qui n’ont pas encore mis le pied dans l’interstice, et si ça les y pousse, je dis banco !
– de mon amour pour le kitsch, tout simplement, et principalement la musique épico-kitsch (coucou Gloryhammer je t’aime de tout mon coeur) tout simplement parce que c’est un des premiers trucs dont je me souviens où j’ai pris conscience qu’on pouvait aimer sincèrement quelque chose et jouer avec sans s’en moquer pour autant. C’est précieux, non?
Enfin, et là je m’adresse à l’adulte connecté en vous : tout, je dis bien tout dans ces films est gifable, memable, il y a des images d’anthologie à tous les coins et je pense que c’est une des ressources lolesques les plus sous-exploitée des internets. Un de mes grands regrets en écrivant l’article c’est de devoir renoncer à certaines photos et vidéos parce que croyez-moi que je m’en donnerai à coeur joie.
Sur ce bisous et s’il vous plait, passez le flambeau du kitsch, qu’il resplendisse !