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Playerunknown Battleground : Battle Royale et randonnée

Mon retour de vacances ne s’est pas bien passé.

Après m’être doré la pilule honteusement sur l’argent des abonnés dans une île grecque paradisiaque, voilà t-y pas qu’au moment du retour l’avion prenait un détour inattendu. Ni une ni deux je m’élance vers ma compagne pour la secouer en hurlant à son joli minois que « bordel-de-merde-on-nous-kidnappe ! », tout tremblant de panique que je suis, et encore fébrile suite au coup d’État avorté de ce vil putois de Narfi. Elle, stoïque, comme toujours ma belle ingénue, me répond de « vite fait me calmer » et suite à mon refus épouvanté me met alors un grand coup derrière les oreilles.

Dans la campagne, personne ne vous entendra crier

Quelques instants plus tard je me réveille tout engourdi, l’air sifflant dans mes oreilles, les cheveux au vents (qui a dit RARES cheveux ? Dénoncez-vous. Je vous déteste.), en chute libre à deux kilomètres de hauteur au dessus de ce qui ressemble à s’y méprendre à une île. Car oui, effectivement, c’est bien une île qui s’approche rapidement de mon corps faible et inoffensif baigné par cet océan de ciel. S’en suit un mélange de bruissements, de souffle haletant, de hurlements affolés, de gouttes d’urine incontrôlées et enfin… Le parachute s’ouvre et je m’écroule au milieu de rien.
Playerunknown’s Battleground est un Battle Royale qui, comme la mode le veut ces derniers temps (H1N1, Arma III), vous met dans la peau d’un survivant qui doit faire face à d’autres joueurs dans un grand carnage globalisé, le dernier étant, évidemment, le grand vainqueur.

La fiche personnage s’organise comme tel. Sans sac à dos, vous ne pourrez porter que peu de choses !

Ici on se retrouve avec 99 autres péquenauds, balancés de l’avion comme des malpropres et à poil. Enfin pas tout à fait : c’est vous qui choisissez où vous voulez atterrir sur la carte suivant le trajet de l’avion. C’est ainsi 8km² de montagnes, de forêts, de villes et de champs qui s’offrent alors à vous. Joie, allégresse et liberté !

Randonnée Simulator ? Non !

Une fois élancé, une fois la chute libre pour aller vers le point choisi terminée, vous allez vous ruer dans les bâtiments pour chercher de l’équipement. Voilà le B.A.-ba du jeu : vite, très vite, trouver un équipement copieux à base de gros guns, de casques, de grenades, de gilets pare-balles, etc… pour vous mettre en chasse et vous défendre. Dans chaque maison vous trouverez posé négligemment tout un éventail d’armes et d’armures dont vous pourrez vous équiper pour pister les joueurs et ajouter vos victoires au tableau de chasse.

Ce style de jeu très apprécié des Russes commence à tenter de plus en plus d’Européens et c’est assez heureux car ça fonctionne pas mal. Mais là, prestement, je suppute que vous vous demandez, interloqué et pensif : « Mais, 99 joueurs dans 8 km²… On va croiser personne ! »
Eh bien… Oui et non.

Oui, bon… Là c’est pas parlant.

Effectivement, si l’on veut fuir le combat, on peut. Il est possible de passer toute une partie à ne croiser personne jusqu’au kill final. Certaines zones sont assez vides : de grands champs sans maisons, des collines recouvertes d’arbres mais tout aussi vides de maisons et de bâtiments donc sans loot possible ! Peu pertinent en début de partie. Mais si vous recherchez le fight, la zone de conflit intense, il faut se rendre dans les villes. Riches en bâtiments et en matériel plus performant et convoité, elles promettent des échanges musclés et une ruée à l’équipement brutal à n’importe quel moment de la partie. On se retrouve alors à parcourir la carte pour se stuffer et accrocher les adversaires, ou pour fuir gentiment et camper en attendant la fin. Des véhicules émaillent la carte et vous permettent de joindre un point à l’autre en vitesse (pour peu que la bagnole ait du carburant). Pratique quand l’on se rend compte que la zone de jeu se rétrécit au fur et à mesure de la partie. Un dôme franchissable se réduit obligeant les joueurs à se retrouver dans une zone de plus en plus exiguë où la fuite n’est plus possible. Hors de cette zone, votre vie fondera comme neige au soleil plus ou moins conséquemment suivant l’avancement de la partie.

Bagarre de Russes

M’voyez ?

Voilà tout le sel du jeu : vous ne croisez pas beaucoup d’ennemis certes, mais la tension qui en résulte vous prend tellement aux tripes qu’il n’est pas rare d’avoir le souffle court après avoir entendu des bruits de pas proches de vous, ou des coups de feu qui résonnent non-loin. Les échanges armés sont fulgurants et brutaux. Chaque kill est jouissif, chaque affrontement est intense. Les balles sifflent, la vie s’effondre à une vitesse vertigineuse…. On est pas loin du one-shot, one-kill.

On a pas le droit à l’erreur car la mort arrive vite.

Petite madeleine de Proust des joueurs scandinaves, les Battle Royale sont essorés par toute une tripotée de joueurs russes qui gonflent les statistiques des serveurs : certes on meurt vite, mais on relance une partie tout aussi vite, vu la pelletée de joueurs présents sur le jeu. On peut donc enchaîner les parties sans problème en se maudissant d’être mort aussi connement sur la précédente et en se disant « C’est ma dernière ». Durée de partie : une heure maximum !

Et le jeu n’est pas moche.

Autant vous dire que vous vous ferez avoir, comme moi, à relancer partie sur partie ! Chaque kill rapporte des points, chaque place au classement rapporte des points et ces points vous les dépenserez en customisation de personnage. Classique, mais qui fonctionne toujours.

Dernière petite spécificité du jeu : les modes.
Vous pouvez partir en solo, sur un serveur où c’est chacun pour soi. Vous pouvez partir en duo avec un pote, ou en équipe carrément. Et là le jeu prend encore une nouvelle dimension. En escouade la prise d’une ville est d’une intensité rare et les luttes pour conserver un point stratégique, âpres (notamment ces drops aléatoires de matériel par avion, qui vous largue une caisse bourrée à craquer, très convoitée par tous !).

Toute la saveur du jeu ressort quand on joue en team, en équipe avec ses potes. Intensité garantie. Ici French_Bread et moi même et notre modeste triomphe écrasant et sublime.

Non je ne claquerai pas encore un macaron « Coup de cœur » mais après une bonne vingtaine d’heures de jeu je peux confirmer que PUBG est addictif. Les lags sont peu fréquents si vous avez une bonne bécane. Les serveurs sont toujours pleins (record de joueur connectés en même temps sur Steam : 1 305 536 joueurs connectés samedi 16 septembre !) et les parties se relancent en une minute. Le jeu ne plaira pas à ceux qui ne supportent pas parcourir des distances sans rencontrer personne en risquant de se faire one shot, mais il interpellera ceux qui recherchent un challenge et une vraie dose de tension. Pour 30 balles, on est donc face à un jeu encore en bêta qui tient la route et qui va voir son contenu s’étoffer au fil du temps (deux nouvelles cartes de prévues, nouvelles animations des personnages, nouvelles armes etc…). Assurément, le phénomène du moment !

Un petit best of de mon streamer préféré vaut bien 1000 mots.

 

LazyLumps

Déjà petit, le troll Lazylumps collectionnait les cailloux. Après en avoir balancé un certain nombre dans la tronche de tout le monde, il est devenu le "Rédak' Chef" de la horde, un manitou au pouvoir tyrannique mais au charisme proche d'un mollusque. Souvent les nuits de délire on l'entend hurler "ARTICLE ! ARTICLE ! IL FAUT UN ARTICLE POUR DEMAIN".

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