Animasia 2016 : Free Hugs sur l’Asie
En ce premier week end d’Octobre, Narfi et Tobye ont été envoyés par les trolls en mission spéciale : couvrir la 12ème édition du festival Animasia à Bordeaux !
Késako ? Depuis plus de dix ans, l’association Mandora organise chaque année Animasia, un festival qui met en avant les cultures asiatiques. Originellement de Pessac, désormais à Bordeaux, l’événement a connu une grande évolution et attire toujours plus d’amateurs ou de simples curieux venus découvrir les différents exposants, animations, invités et autres surprises. On est tipar pour notre compte rendu de l’évènement !
AnimWAAAH!sia
Notre duo de choc s’est rendu au Hangar 14 sur les quais bordelais, et dès le samedi matin une foule immense attendait son tour pour découvrir l’intérieur du festival.
Grâce à nos bracelets-magiques-presse™, nul besoin de compter les nuages pour nous, et nous avons pu immédiatement pénétrer dans celui-ci. On découvre alors entre les visiteurs de tous âges (même si une grande partie est constituée de jeunes prépubères et d’ados au taquet !), les deux étages aménagés pour les différents exposants et autres animations proposés durant les deux jours de l’événement. Une péniche était également à disposition, beau navire où se sont déroulées la plupart des conférences, les rencontres avec les invités et quelques animations !
On se déplace tant bien que mal parmi les nombreux visiteurs pour découvrir les différents stands proposés. On ne va pas énumérer tous les exposants présents à Animasia, mais retenez qu’ils étaient nombreux, allant de la nourriture, aux jeux de société en passant par la culture geek et les inévitables activités et tournois liés à l’e-sport, que comme vous le savez, Narfi porte dans son coeur (ô tendre ironie) !
Ce que l’on remarque assez vite, c’est l’importance que prennent le Japon et la Corée du Sud ainsi que leur pop-culture parmi les stands présentés. Cette année, le pays invité était l’Inde, à l’honneur avec des events hors les murs qui se sont déroulés tout au long du mois de septembre, entre expositions photos, ateliers culinaires et présentation du film indien « Psycho Raman » à l’Utopia. Mais sur le salon même, à part un assez petit stand dans l’Indie Game Factory, et une conférence sur le système des castes le samedi matin assez tôt, pas grand chose à se mettre sous la dent.
Une grande partie du festival est consacrée à l’univers manga avec quelques librairies proposant les dernières nouveautés, des goodies tels que les figurines ou autres jeux mais aussi des dessinateurs et graphistes français exposant leurs créations. Plusieurs stands présentent des articles liés au cosplay, une des grandes stars du festival avec un défilé et un concours prévus sur les deux journées ! Et niveau cosplay, il y avait de tout ! Du meilleur, où l’on voit la création de fifou et les heures de travail qu’ont demandé le costume et ses accessoires. On en retrouve sur différents thèmes : manga et animes évidemment, mais aussi steampunk, lolitas, personnages de films ou de jeux vidéos, etc…
Et puis il y en a d’autres plus approximatifs, made in pyjama licorne ou Pikachu ! Sans oublier les dizaines de Harley Quinn vulgos. Mais vous l’aurez compris, le but est de s’amuser et de montrer sa passion !
Les animations en tous genres ont aussi rythmé le festival, entre quizz, présentation de maki kawaii, concours de dessin et j’en passe ! Comme expliqué plus haut, l’univers de la culture pop asiatique est très bien représenté, on trouve notre bonheur parmi les mangas, musique K-pop et autres jeux vidéo. Il y a bien quelques exposants représentant un côté plus traditionnel des cultures asiatiques comme les stands de nourriture (il faut dire qu’on a goûté à des gyosa du tonnerre !), de déco (type katana, chat porte-bonheur, etc.) ou de vêtements comme les kimonos en soie. Même au niveau des animations avec la démonstration de danse de l’éventail coréenne ou de maquillage de Geisha.
Tobye aurait apprécié de découvrir un peu plus des différentes cultures des pays d’Asie puisque c’est le slogan d’Animasia « Voyager au cœur de l’Asie ! ». Cette petite frustration s’explique sans doute par le manque de place du Hangar 14, place que requiert un tel festival. Et parce que c’est un bel événement comme il y en a peu, on a vraiment envie qu’il continue de grandir ! Bon sauf pour les free hugs, Narfi pose son droit de veto mais c’est compliqué. Jaloux va ! (Les jeunes c’est rien que des babtous fragiles, c’est pas de ma faute, oh !)
Coups de projo
Présents en tant qu’invités, on avait droit cette année à quelques vidéastes dont Benzaie (et Ganesh en mode visiteur), à certains des Noob, et au parrain de tous les gamers français, j’ai nommé Marcus.
En grands fans du Hard Corner que nous sommes, nous ne pouvions décemment pas manquer d’aller à la rencontre de Benzaie, sur la péniche. L’occasion pour nous de découvrir un type adorable, proche de ses fans, malgré le coté limite un peu stalker de certains (du genre à lui poser des questions personnelles d’entrée… Calmez vous les gars, on est pas chez Closer bordel !), et d’apprendre quelques anecdotes savoureuses sur sa vie en Finlande, ou sur l’origine de son super pouvoir de connaissance vidéoludique !
Bref, une belle rencontre, que Narfi a pu conclure sur un serrage de main en règle, grâce à un coup de pouce de Tobye, vu qu’il était quand même pas rassuway de rencontrer un de ses héros du net.
Du coté des exposants, deux nous ont particulièrement attirés. L’un pour le côté culturel, l’autre parce qu’on reste quand même des trolls. Même si c’est de la culture aussi.
Pour le coté culturel, on avait l’association école coréenne de Bordeaux, seule association du genre présente sur le festival. Du coup, Tobye assistée de Narfi a improvisé une petite interview avec quelques membres de cette association pour en savoir un peu plus ! Depuis 2004, elle propose un apprentissage du coréen ouvert à tous et dès le plus jeune âge avec quatre niveaux possibles. L’association organise aussi des événements et quelques ateliers autour de la Corée ! Lors de notre échange, on nous a expliqué l’augmentation assez marquée des inscriptions des enfants et jeunes ados ces dernières années, grâce, vous l’aurez deviné, à l’essor considérable des dramas coréens et des fameux groupes de K-pop !!
Coté troll (pardon, alcool), Narfi et Tobye aiment les bonnes choses et c’est justement ce que Osake propose ! Pour 10 euros, on avait droit à une dégustation de 5 sakés, tous très différents, depuis le plus pur et doux jusqu’au chocolaté ou au fruité. Une merveille en bouche. Narfi qui déteste le saké qu’on lui sert habituellement au restau Jap’, en a eu ici pour son argent. Le plus cher que l’on ait dégusté tapait dans le 84 euros la bouteille. Et oui m’sieurs dames, on a des goûts de luxe au Cri !
Animasia c’est aussi du contact humain, au sens littéral du terme on l’aura compris (putains de free hugs !), la plupart des gens que l’on a rencontrés viennent dans une ambiance bon enfant pour passer un bon moment ! On a eu la chance de rencontrer des exposants avenants et enthousiastes à l’idée de présenter leurs créations/produits/associations.
Mais c’est aussi plus d’une centaine de bénévoles éparpillés dans les quatre coins du festival, à l’écoute des visiteurs et du bon fonctionnement (au mieux possible) de l’événement. Sincèrement, si l’on devait donner un point commun qui réunit tous ce beau monde parmi les exposants, bénévoles, visiteurs et organisateurs autour d’Animasia, ce serait la passion. Tout simplement.
L’Indie Game Factory, ou « Voyage au coeur de l’Indie »
En parlant de passion, vous n’êtes pas sans ignorer celle de Narfi si vous êtes un régulier du Cri. Et oui, à sa plus grande (et bonne) surprise, il y avait un bout du salon réservé à quelques studios de développeurs de la scène indé bordelaise et BORDEL, y a du talent dans notre belle ville. Genre vraiment. En même temps c’est normal, Bordeaux est la troisième ville de France au niveau du nombre de studio indépendants. Narfi a retenu pour vous les 3 jeux qui lui ont le plus tapé dans l’œil sur la petite dizaine présents sur le salon.
Commençons par Dead Cells, présenté comme un Roguevania par le studio Motion Twin : un beau jeu 2D, bien dur comme il faut (la darksoulisation du jeu vidéo, toussa) avec de forts éléments de rogue-like (vous crevez souvent), et un monde changeant à chaque exploration. Pas de doute, les influences de Castlevania, de Metroid, de Dark Souls et de Rogue sont bien là !
De nombreuses armes, chacune avec son propre feeling (en tous cas pour les trois testées… Saletés de gamins qui monopolisent les bons jeux !), un feedback du personnage assez lourd sans en être dégueulasse, tout pile comme y faut. Bref, Narfi a été enjaillé par son court contact avec la bête, et il a hâte de voir ce que donnera le produit fini. Lui qui avait été déçu par un Salt and Sanctuary qu’on lui avait vendu comme le Dark Souls 2D, le voilà bien plus emballé par un jeu venu de la belle endormie ! Bref, il a hâte, très hâte d’avoir la version complète entre ses pognes !
Passons maintenant à Pawarumi, le jeu développé par les copains de Manufacture 43, un schmup (shoot ’em up) vachement bien foutu, avec un feeling assez nerveux, sans être de niveau danmaku non plus ! Petite originalité dans le gameplay, avec trois types d’attaques différentes, bleue, rouge et verte, qui fonctionnent comme un système de pierre-papier-ciseau face à des ennemis qui sont eux aussi sous l’influence de ce trio de couleur. Le premier level était assez simple pour s’échauffer mais on nous a promis une belle courbe de difficulté ascendante tout au long du soft. Qui dit schmup dit aussi scoring, et Pawarumi a tout pour réussir à ce niveau là, vu que les différences de score entre les joueurs sur ce seul premier stage pouvaient être assez immenses ! Bref, ça promet un bon petit jeu pour peu que vous ne soyez pas complètement réfractaire au genre !
Enfin pour finir, on va parler du jeu le plus atypique de l’Indie Game Factory (non, le jeu en Réalité Virtuelle que l’on a pas pu tester vu la foule qu’il y avait devant ne compte pas !), Double Kick Heroes, développé par les petits gars de Headbang Club ! Jeu de rythme sur fond de métal et d’apocalypse zombie, c’est beau comme tout, et le son envoie salement du décibel, bref, on s’y croit ! La démo se concluait sur l’arrivée d’un boss train démoniaque, rappelant vaguement le Phantom Train de Final Fantasy. ALL ABOOOOOAAAAAAAARD AHAhahah !!!…
Animouaisia : les trucs pas cools
Parce que qui aime bien châtie bien, il est temps pour nous d’aborder les sujets qui fâchent, les trucs qu’on a pas aimé. Et malheureusement, y en a deux trois qui nous ont salement déplu…
Le gros point noir du festival a été la journée de samedi avec le manque considérable d’organisation dans la gestion des entrées. Dès le matin, une foule immense attendait devant le hangar 14, une foule que l’on retrouve aussi à l’intérieur, comme vous l’avez compris. Le problème étant qu’au cours de la journée, les entrées ne se sont pas fluidifiées avec pour résultats plusieurs personnes en colère de ne pas pouvoir entrer dans le festival, et ce malgré leurs places prises en pré-vente. Et on comprend que ça fasse mal au bide.
Rappelons que le hangar 14 ne peut accueillir, pour des raisons de sécurité, qu’un nombre limité de personnes à l’intérieur. Alors voilà, un samedi classé noir pour les entrées d’Animasia, un soucis qu’ont reconnu le lendemain matin les membres de l’organisation dont Damien Beigbeder, fondateur du festival. Il faut apprendre de ses erreurs et on en a eu la preuve de la part de l’organisation, dès le dimanche matin avec une organisation carrée et efficace pour gérer les entrées, qui se sont faites tout au long de la journée sans aucun problème !
On peut dire à travers cet exemple qu’Animasia est victime de son succès toujours plus grandissant. Le problème des entrées est lié au manque de la place que demande un festival d’une telle ampleur et qui se veut représentatif des cultures asiatiques. Là encore, ça coince un peu.
Il y a un manque de représentation des cultures plus traditionnelles, alors bien sûr, vu la moyenne d’âge, c’est compliqué de mettre en avant avec si peu de place l’ensemble des aspects culturels de plusieurs pays. Mais il y a déjà un début, avec l’édition d’ « Animasia Hors Les Murs », qui a eu lieu tout le long du mois de septembre sur le thème de l’Inde. Mais les différents events proposés n’ont pas été assez mis en avant et peu de personnes étaient au courant, ni du thème de cette année, ni de l’existence de ce hors les murs. Et c’est bien dommage, quand on découvre grâce à ce genre d’initiative un peu mieux les aspects d’une autre culture.
Le challenge de l’année prochaine pour les organisateurs, sera de mener jusqu’au bout l’ensemble de leurs idées encore balbutiantes pour certaines, et d’amener Animasia dans un espace plus grand (on l’espère), pour combler les attentes de son public.