Odezenne, du rap à la lueur d’une garro
« Il est fini le temps des hirondelles
Désiraient-elles une seule chose que je disais d’elles ? »
O.V.N.I_Edition Louis XIV
Galette dispo sur leur site
Deux albums en trainée de souffre
Un flow trainant, des voix graves, presque rauques. Des mots comme des coups de Schlass dans le gras d’un bide flasque. Des traînées de poudre à l’encolure d’une rime. Odezenne est un de ces groupes qui vous cueille au ras du sol, vous fait entrevoir la voute céleste et vous laisse vous crouter sur ce macadam qui vous rattrape.
Il y a beaucoup de désespoir dans le rap du duo de choc Alix et Jaco, de noirceur, de quotidien aliénant et de colère sourde. Il y a beaucoup de belles choses aussi. Des fulgurances. Écouter Odezenne c’est comme plonger dans un Bukowski, ou un Palahniuk… C’est comme se manger une dose de fureur en creux, de celle qui ronge de l’intérieur, qui irradie. Un coup de colère en forme de mots, sans jamais élever la voix.
Odezenne présente le monde et ses désillusions. Ils construisent un univers sombre et réaliste où évoluent des personnages désœuvrés. Les coups du sort et les destins brisés des personnages, ils les croquent en trouvant les mots qui font mouche à chaque fois sur une musique léchée, travaillée et efficace signée Mattia.
Odezenne c’est du rap maestro entre les rues du Paris pluvieux, un très haut niveau de voltige sonore.
C’est la poésie du macadam. Avec tout ce qu’elle peut revêtir de beauté et de crasse.
Forts de leurs deux albums OVNI et Sans Chantilly, ils ont écumé les scènes de France en proposant un véritable « spectacle de rap ». Loin des standards du genre, Odezenne se marre sur scène, « trolle » son public, et surtout livre des prestations brutes, pures, comme un bon shot de vodka. Sans compromis.
Quand on prend du Odezenne, on le prend cash.
Le rap Vaudou
Les deux compères arrivent à créer une espèce d’osmose assez incroyable avec leur public. En live, ils vous captivent.
Leur EP Rien, est le dernier enfant de ces Bordelais exilés à Paname-cité. On retrouve 5 titres dans le délire des deux premiers albums, avec une bonne dose de je m’en foutisme au détour d’un titre : Je veux te baiser. Son 80’s dégueulasse et paroles provos sur un ton suave. Les connaissant, on n’est pas étonné du délire. On adhère ou pas…
On retrouve aussi trois « morceaux de bravoure » tant musicaux que « lyriques » avec Chimpanzé, Novembre, et Dieu était grand, de vraies claques de spleen dans la continuité de l’album OVNI.
Avec Rien, leur single éponyme, les shamans nous envoient dans un trip halluciné, névrotique et fumé qui ne laisse pas indifférent.
Je ne saurais que conseiller d’écouter Odezenne.
D’aimer Odezenne.
Odezenne c’est un bon compagnon de nuit, de boisson, de trip. Odezenne c’est le bien.
Leur album OVNI est une perle à partager et à écouter en boucle. En première approche il reste un must listen de bon aloi. Ensuite leur EP et leur premier album sont à découvrir si vous avez accroché au son.
Parait qu’ils ont même de prévu un concert à l’Olympia de Paris le 15 mars 2015, si vous êtes dans le coin, courez-y sans hésiter. C’est le genre de concert qui peut vous marquer à vie.
Les mecs foutent leur EP en ligne, gratos, la moindre des choses, c’est de l’acheter après l’écoute !