Logan : oh un bon blockbuster !
On ne peut certainement pas me soupçonner d’être un fan invétéré des films de super-héros, la plupart me laissant complètement froid ; il faut dire que nombre de blockbusters sortis ces dernières années se sont perdus dans une vacuité sans nom (exception faite de Deadpool et quelques autres…). Je n’avais donc pas d’attentes particulières vis-à-vis de Logan, tout au plus avais-je eu quelques bons échos.
Mais voilà, force est de constater qu’à la sortie de la salle, j’étais tout simplement furieusement enthousiaste. Le dernier film de Hugh Jackman en tant que Wolverine n’est pas bon ; il est excellent et conclut de la plus belle manière un cycle marqué par des épisodes à la qualité parfois douteuse (c’est le moins que l’on puisse dire). Fortement inspiré par l’ambiance (et pas le scénario) d’un Comics un peu à part, j’ai nommé le grand Old man Logan, le film réalisé par James Mangold s’inscrit dans la tradition du road-movie américain. En effet, bien après sa fougueuse jeunesse, un Logan vieillissant et alcoolique se retrouve embarqué dans une course poursuite à travers les États-Unis qu’il n’a pas souhaitée.
Sombre, l’ambiance du périple l’est assurément ; la violence crue et particulièrement gore est omniprésente. Loin des niaiseries dont Marvel est parfois coutumière, c’est à une œuvre mature aux sens multiples que nous confronte Logan. La réflexivité dont fait preuve le film n’est pas la moindre de ses qualités : il questionne, par une mise en abyme point trop lourdingue, le bien-fondé de la figure du super-héros elle-même. Wolverine surprend et nous touche au cours de son voyage mouvementé ; la vulnérabilité d’un personnage à son crépuscule transparaît sans que le travail de Mangold ne verse excessivement dans le mélo. L’équilibre entre action musclée et scènes de dialogue avec des personnages intéressants est bien là pour un résultat sans temps mort mais pas sans cervelle.
S’il fallait comparer Logan à quelque chose – encore que de façon prudente – ce serait du côté des séries Netflix (Jessica Jones, Daredevil,…) qu’il faudrait se pencher. La démarche d’ensemble est la même : volonté de dépoussiérer le genre par une approche plus tragique (« adulte » diront certains) sans pour autant en sacrifier tous les codes. A ce petit jeu, Logan va loin, très loin, osant s’affranchir des coutumes comme trop peu l’avaient fait avant lui. La fin est en ce sens un véritable délice. Des défauts, pour les plus tatillons, l’œuvre de Mangold en a incontestablement. Quelques grosses ficelles sont en effet au menu, notamment un fusil de Tchekov gros comme une maison. Au total néanmoins, rien de bien méchant, sauf pour les grincheux – ou les casse c******* (qui ont tout mon respect).
Rien, en tous les cas, qui ne m’empêche de penser que Logan est peut-être simplement le meilleur film de super-héros depuis The Dark Knight.