Guacamelee! : c’est pas une blague, caramba !
Sorti le 10 Avril 2013 sur le Playstation Store, Guacamelee! est un petit jeu extrêmement sympathique, disons-le tout de suite. Vous cherchez une aventure jolie, prenante et surtout pas chère à vous mettre sous la dent ? Et bien si vous avez déjà fini Child of Light et Black Knight Sword, n’hésitez plus ! Quoi, vous hésitez encore ? Bon, je suppose qu’il va falloir que j’argumente alors.
Voilà votre héros, Juan. Spectacularrrrr !
La légende du luchador
Commençons par le commencement : Guacamelee! est un jeu de plate-forme en 2-D qui ne se déroule que dans un seul grand niveau, à l’instar des premiers Metroids. Au fur et à mesure que votre héros gagnera des pouvoirs, il pourra débloquer de nouvelles zones (ce qui se traduit dans ce jeu à péter les blocs de couleur qui vous barrent la route) et donc progresser dans ce monde. Vous débuterez en tant que Juan, un paysan costaud mais qui reste un paysan. A la suite du kidnapping de la fille d’El Presidente (que vous kiffez à mort), vous succombez sous les coups de Calaca, un squelette maléfique super bien sapé. Bien évidemment, l’aventure ne s’arrête pas là : vous vous retrouvez dans le monde des morts, une copie un poil moins festive de notre monde à nous, et y trouvez le légendaire MASQUE DU LUCHADOR. Vous le revêtez et revenez dans le monde des vivants sous cette nouvelle identité, bien décidé à latter la gueule de Calaca et de ses sbires squelettiques.
En tant que luchador, ces fameux catcheurs mexicains aux masques bariolés, vous ne pourrez faire rendre gorge à vos adversaires qu’à la seule force de vos poings. L’éventail de vos coups grandira alors que vous progresserez, et ce par deux biais : en achetant de nouvelles prises dévastatrices aux autels des morts (qui servent aussi de check-points) et en apprenant d’autres techniques ultra-bourrines auprès de votre maître, une sorte d’homme-chèvre un peu pervers qui ne pense qu’à chopper votre maman. J’aurais préféré Liaam Neeson mais bon.
Ce squelette promet de faire muy bobo !
Mort ou vif ? A vous de choisir
Pour ce qui est de la forme, le jeu est bon. Votre luchador se prend vite en main, les coups sortent aisément grâce à une maniabilité fluide. Même à 1 contre 20 comme cela arrive parfois dans le jeu, vous ne serez jamais trahis par une défaillance de cet ordre, ce qui est un très bon point, vu que c’est précisément ce genre de trucs qui me donne envie de faire une descente du coude sur ma Playstation 3. Le contraire aurait été de toute façon éliminatoire puisque certaines séquences de plate-forme sont quand-même assez ardues et auraient relevé de la torture vidéoludique sans ce gameplay aux petits oignons.
Après deux ou trois heures de jeu, votre Juan pourra naviguer du monde des vivants au monde des morts d’une simple pression sur le bouton R2. Cette mécanique de gameplay est centrale et fait tout le sel de Guacamelee. Il vous faudra switcher de l’un à l’autre pour venir à bout des énigmes ou des enchaînements de plates-formes qui apparaissent dans un monde mais pas dans l’autre.
Cela vous servira aussi à remporter certains combats contre des ennemis ne pouvant être castagnés que chez les vivants (ils apparaissent en blanc dans le monde des morts) ou que chez les morts (ils apparaissent en noir dans le monde des vivants), eux par contre ne se gênant pas pour vous coller des beignes quel que soit le monde dans lequel vous vous trouvez. Je vous raconte pas le bordel quand vous êtes dans une arène avec les deux types d’ennemis. Mais attendez, on peut faire mieux ! On peut rajouter des boucliers qui ne se brisent qu’à l’utilisation de certains coups ! Comme vous pouvez le voir, si les premiers combats peuvent se régler en martelant la touche de coups simples, il vous faudra bien vite aguerrir votre œil et être réactif sans quoi… C’est la mierda !
La fiesta dans ta console
Sur le fond, Guacamelee! joue à mort la carte de l’humour, et de manière plutôt réussie. Les dialogues sont plutôt bien écrits, les personnages sont marrants, il y a quelques trolls assez bien vus et surtout les références déboulent en pagaille. Le décor regorge d’affiches ou de détails utilisant de grandes icônes vidéoludiques et de memes (le « grumpy cat » avec un sombrero), les textes sont dans le même délire avec un GROS HOMMAGE à Super Mario Bros à la fin du premier temple, même les statues que l’on doit détruire pour récupérer nos pouvoirs sont calquées sur celles de Super Metroid, qui est clairement la première influence du jeu.
Notons aussi un multijoueur en co-op, l’autre joueur contrôlant la gardienne du masque (la meuf masquée bleue avec un paréo violet sur la deuxième image de l’article), ainsi que la possibilité de porter d’autres costumes hauts en couleur, et qui vous apporteront autant d’avantages que d’inconvénients. On a apporté un soin tout particulier aux musiques, qui font immédiatement rentrer dans l’ambiance, et qui changent quelque peu selon que vous êtes dans le monde des vivants ou le monde des morts (un changement de beat, un filtre « fantomatique »). Vous pourrez aussi vous transformer en poulet. Ça fait quand même pas mal de trucs pour un jeu aussi peu cher.
Guacamelee! est donc un très bon Metroid-like pour toutes les petites bourses (au sens pécunier du terme, j’entends). Il vous faudra six ou sept heures pour en venir à bout si vous avez décidé de le torcher, un peu plus si vous voulez explorer son univers de fond en comble. Ajoutez à cela un mode co-op très sympa et un nouveau run en difficile qui est VRAIMENT difficile et, pour dix euros, vous avez de quoi faire. Je sais que je le dis souvent mais j’aime à le répéter : certains de ses concurrents en font tout autant et ont le mauvais goût de se vendre à 70 euros dès leurs sortie, sous couvert de graphismes triple-A et de « multi fourni » (mais qui se vide, autant de joueurs que d’intérêt, au bout de quatre mois). Quitte à choisir…
EN BONUS : la plus belle imitation d’accent hispanique du monde ! C’est par ici !