Sur les écrans

Films Marvel #8 : Agents of SHIELD et Agent Carter

 

MAUVAISE MAIN DE DÉPART :

Agents of S.H.I.E.L.D. et Agent Carter

 

 Agents of S.H.I.E.L.D. marque le début de l’extension du Marvel Cinematic Universe à la téloche, dans sa boulimie de placer sa marque partout à la manière d’une épidémie de Burger King franchisés.

Au début, j’avoue ne pas avoir vu que le projet était boiteux dès les starting blocks. Tout comme je n’avais pas vu qu’il allait balancer ses béquilles taper un sprint alors que je le voyais juste s’essouffler avant de se vautrer comme un gros asthmatique.

marvel agents of shieldLes personnages, cherchant d’un regard dubitatif la direction de leur série

 

 Why ? Because Marvel. That’s why.

En 2010, Marvel se dote d’une division télé, tout content d’avoir tout cassé en produisant lui-même les films de son immense panthéon. Nous sommes entrés dans une ère où les blockbusters fonctionnent plus sur des marques que sur des idées originales. Et des marques, ils peuvent en sortir par paquet de douze. Mieux : Marvel est devenu une marque à tamponner partout.

La division TV bosse alors avec des chaînes sur quelques projets depuis avortés : un Punisher avec la Fox, un Jessica Jones arrivé depuis chez Netflix, un Mockingbird dont le personnage a finalement atterri dans SHIELD et – plus bandant encore – une série Hulk produite par Guillermo Del Toro pour ABC. Cette dernière, manifestement en rade, devait probablement être la voie de garage du personnage dont plus aucun film n’était prévu après les résultats mitigés du film de Louis Leterrier.

Puis Marvel engage Joss Whedon.

Non seulement pour réaliser Avengers mais aussi pour superviser créativement le Marvel Cinematic Universe. Et Whedon, c’est un gars qui vient des séries, qui lui ont donné une image de showrunner culte autant que maudit avec Buffy, Angel, Dollhouse et Firefly. Pas con pour diriger ce qui s’avère être une série de blockbusters. Pas con non plus de lui refiler le lancement de leur première série après Avengers.

L’ami Joss place carrément ses fidèles lieutenants à la tête du projet : à savoir Jed Whedon et Maurissa Tancharoen, respectivement son frangin et sa belle-sœur. Les épisodes sont d’ailleurs estampillé Mutant Enemy, du nom de leur groupe de scénariste (le petit zombie qui fait grr grr à la fin de Buffy et autres séries de l’équipe). On retrouvera également parmi les acteurs de nombreux fidèles comme Amy Acker, Reed Diamond ou Dichen Lacham. Enver Gjokaj (putain mais c’est obligatoire d’avoir des noms à coucher dehors pour rejoindre le groupe ?) se retrouve quant à lui dans Agent Carter après une apparition en flic dans Avengers. Ils sont très famille les Whedon, il n’y a qu’à voir le Much Ado About Nothing que Joss a réalisé dans sa baraque histoire de se reposer après son film à 220 millions, et qui voit défiler toute la clique, dont Clark Gregg (le fameux Agent Coulson).

Un staff qui annonce une série au ton si particulier des Buffy, Dollhouse et autres whedoneries.

nick-fury-agent-of-shield-hasseloffPour info, il existait déjà une série SHIELD avec David Hasselhoff en Nick Fury

 

Putain mais qui a distribué les cartes ?

Le pilote, réalisé par Joss, semblait confirmer cette idée : des dialogues à punchlines ciselés, de l’humour plein d’esprit, une dynamique de personnages très caractérisés et la capacité d’aborder avec légèreté des enjeux profonds. La blague de l’ampoule cassée qui accompagne le retour de Coulson est du pur Mutant Enemy.

Un pilote qui permit à la série de faire illusion un temps, jusqu’à se rendre compte, épisode après épisode, que nous étions face à quelque chose de jamais vraiment honteux mais terriblement vain, pas très inspiré et faisant germer lentement un affreux « mais pour quoi faire en fait ? »

C’est vrai ça ? A quoi bon ? Quel est l’intérêt à part Marvel MARVEL MAAARVEL ?

On aurait dû le voir venir, car le ver était dans le fruit depuis le début.

Que se propose de nous raconter la série ? Les aventures du SHIELD, agence supra-gouvernementale-secrète-que-tout-le-monde-connait-façon-FBI-Men-in-Black, qui a servi de premier ciment à l’univers des films. Si l’on en croit les créateurs, ils voulaient raconter les histoires de ceux en périphérie des événements, des « simples mortels » dans un monde de super-héros. Un concept qui rappelle des BD comme Gotham Central, Powers ou bien sûr les comics S.H.I.E.L.D.

Sauf que la série ne fait que pâtir de son appartenance au Cinematic Universe sans jamais en tirer profit, une fois passée la hype de « la série Marvel ». Malgré un budget important, elle reste un programme télé et donc incapable de balancer des moments de bravoure comme ses cousins blockbusters (« vous savez, ça ne reste que 10min d’un Iron Man » disait le scénariste Jeffrey Bell). Et que serait un Marvel sans débauche d’action super-héroïque ?

Agents-of-SHIELD-Season-1-Finale-Coulson-Writing-on-WallLes scénaristes en pleine galère

Alors les créateurs se disent qu’ils veulent le point de vue de « gens normaux ». Ils expliquent que si un monstre tombe sur une bagnole, ils ne veulent pas un plan d’ensemble mais ce que vivent les personnes à l’intérieur : plus intéressant narrativement et plus adapté à leur budget. Les personnages donc, car après tout, ils s’appuient sur le fait que les gens aiment autant dans Avengers « le moment où Iron Man parle avec Hulk » que la baston dantesque de la fin.

Mais pour que cela fonctionne, encore faudrait-il qu’il y ait un univers à exploiter. Et dans SHIELD, il n’y a ni Iron Man, ni Hulk, ni aucune tête d’affiche, à part des caméos de persos secondaires (10s de Robert Downey Jr doivent coûter trois épisodes). Et l’univers des films, en dehors de ces stars, n’est pas très riche en autres super pouvoirs ou en héros secondaires, contrairement aux BD où ils pullulent. Pire : Marvel semble refuser à sa série de piocher dans leur cheptel non exploité, même le plus anecdotique. Peut-être pour des questions de droits (certains « sous-univers » appartiennent à d’autres studios, comme tout le cheptel X-Men), peut-être pour ne pas « griller » un personnage qui pourrait devenir leur prochaine franchise. Quelques soient ses raisons, ce côté rapia sabote entièrement tout l’intérêt que pourrait avoir la série. Et qui fait assez pâle figure face aux concurrents Arrow et Flash qui font pleuvoir sans vergogne un personnage de BD toutes les dix minutes, avec costumes et tout le tintouin.

Du coup, les scénaristes se retrouvent à faire mumuse avec trois pauvres éléments qui doivent aussi fonctionner auprès des gens qui n’auraient pas vu les films et se contentent de clins d’œil artificiels au « folklore » (un coup un truc estampillé Stark, un coup une blague sur le méchant de Hulk, etc.). La série ressemble à un X-Files mignon totalement dénué d’univers et de mythologie, là où ce dernier pouvait piocher dans tous les folklores légendaires, complotistes ou SF qu’il voulait. Chose que SHIELD ne peut faire, pour ne pas peupler le monde d’éléments dont les grosses machines ciné devraient tenir compte. Et en retour, la saga cinoche impose tous ses bouleversements à la pauvre petite série.

Les scénaristes ont ainsi entre les mains une série vide, où même leurs capacités de dialoguistes peinent à s’épanouir faute de matière et où tous les vagues enjeux (par exemple la problématique de la surveillance généralisée incarnée par l’opposition SHIELD / Skye la Anonymous-WikiLeaks) font du survol avant de se crasher mollement.

Agents of SHIELD donne l’impression d’un gamin timide à qui des pourris gâtés auraient dit « viens jouer avec nous » pour ensuite refuser de prêter leurs jouets sans lui permettre d’amener les siens dans leur cour de récré.

Quand soudain, la saison 2.

 shieldposterAgents of « Ça Suffit la Comédie »

 

 Faire contre mauvaise fortune bon cœur

 Les critiques semblaient toutes avoir pitié de ce truc sympatoche mais foireux. Elles ne sont sans doute pas pour rien dans ce réveil inattendu (ainsi que les chutes d’audiences monstrueuses). Alors que j’avais l’impression de m’être « endormi » devant la série, au point d’oublier de la regarder plus que d’arrêter réellement, voilà que les créateurs balancent une gros coup de collier. Un réveil qui doit beaucoup à un des films, ou plutôt à leur façon de l’exploiter.

ATTENTION SPOILER  (si vous n’avez pas vu Captain America : Winter Soldier ou la fin de la saison 1 de SHIELD)

Dans Captain America 2, l’agence est carrément détruite. Oui, oui. Plus de SHIELD. Un événement qui résonnait comme un ultime « rien à branler de la série » et qui l’a pourtant sauvée. Tellement rien à branler d’ailleurs qu’il est difficile de croire en regardant Winter Soldier que ses gros barbouzes sur-militarisés bossent dans la même agence que les télétubbies de la série avec leurs pistolets qui font piou-piou et leurs discussions sentimentales.

Déjà en permettant à la fin de saison 1 d’arrêter de ronfler : le SHIELD s’avérant infesté par l’Hydra, sa Némésis, on a le droit au bon vieux coup de « oh mon dieu mais n’importe qui pourrait être un méchant nazi en fait ! » façon Battlestar Galactica (oui c’est des robots dans BSG, faîtes pas comme si vous aviez pas compris). Ressort paranoïaque exploité avec un certain courage par la série qui en vient à révéler l’un des principaux gentils comme étant depuis le début un gros fils de pute, avec tout ce que ça implique, y compris dans les relations entre les personnages. Puis nos gentils agents se retrouvent traqués, au lieu d’aller faire des enquêtes à la zob sur des bizarreries dont ni nous, ni leurs supérieurs n’avaient rien à foutre une fois sur deux.

FIN DU SPOILER

Et là bam, la saison 2 se pose, avec direct tous ses atouts :

  • Une équipe qui est enfin LE SHIELD et plus une pauvre division dans un coin,

  • Un vrai méchant, l’Hydra, et un vil nazi super cruel,

  • Des vrais enjeux à la place des collections d’objets,

  • Plein de bastons stylées,

  • Plein de nouveaux persos cools, charismatiques et ENFIN un minimum bad ass, qui font des vraies opérations un peu crédibles avec des vraies méthodes et de vraies moyens, où les scénaristes peuvent se faire plaisir (spéciale dédicace à « l’extraction de données »),

  • Un vrai univers enfin libéré des contraintes des films, avec sa mythologie et son passé (notamment un lien très fort avec la Seconde Guerre Mondiale, les Howlings Commandos et Agent Carter), tout en ayant enfin le droit de piocher dans les joujous de papa Marvel (Mockingbird, Hydra, extraterrestres et piste sur les Inhumains, annoncés comme un des prochains gros films).

  • Dans un tour de force scénaristique, une justification au côté « à l’arrache / à l’ancienne » (devenu jouissif alors qu’il était cache-misère dans la saison 1),

  • Des intrigues, comme celle de Skye, qui décollent enfin au lieu de faire du mystère à la con sans jamais rien donner à grignoter (le syndrome Lost),

  • Et surtout l’une des principales qualités : le courage, enfin, de malmener ses personnages.

Agents_of_SHIELD_hydraLes nazis, fournisseurs officiels de méchants depuis 1933

Sur ce dernier point, je dois admettre avoir une allergie aux supposés super-agents-de-la-mort-de-la-responsabilité-du-monde-libre qui ont des problématiques de pisseuses de 15 ans genre « je crois que je l’aime mais je suis pas sûr mais je sais pas comment lui dire mais elle en aime un autre mais peut-être moi aussi j’en aime une autre » (le syndrome Alias). Et il faut avouer que SHIELD, c’était un peu ça. Avec les travers courants de ce type de séries : des héros pas foutus d’amener une mitrailleuse pour découper trois connards désarmés avec une « super force ». Ces derniers quant à eux pas foutus de faire autre chose de cette super force que jeter les gens contre les murs (face à pareille menace, tu m’étonnes que le monde soit en danger). Le syndrome du « faisons du kung fu au lieu d’utiliser des trucs efficaces », qui donne un côté mignon et pas crédible pour une cacahuète.

Mais là, la saison 2 a décidé de réveiller ses personnages en leur cassant sévèrement la gueule, histoire qu’ils aient des raisons de chougner : gentil s’avérant être un connard mais avec un passé hardcore qui nous permet d’avoir de l’empathie pour lui, héros totalement détruit mentalement et physiquement, leader qui pète les plombs, divergences au sein des bons comme des mauvais et persos véritablement mis en danger, dont on peut vraiment craindre à raison la mort subite (ça c’est syndrome Whedon).

C’est dans cette logique que la série nous laisse pour la pause hivernale avec un final de mi-saison 20 fois plus ambitieux que le final de toute la saison 1. Et de laisser la place à une autre expérimentation : Agent Carter.

agent-carter-affichePlus cool que la plus cool de tes super-héroïnes

 

PEGGY 18

Cette mini-série a débuté ce 6 janvier comme un interlude au milieu de la saison de SHIELD. Elle relate les aventures de Peggy Carter, agent anglais aux Zétats-Zunis après la 2ème Guerre Mondiale et la tragique disparition de son cher Captain America. Le personnage et certains éléments de l’intrigue sont apparus dans SHIELD mais il n’est pas nécessaire d’être à jour pour la suivre, le tout étant plutôt conçu comme un téléfilm. En revanche, si vous n’avez pas vu le film Captain America, cela va être compliqué pour vous.

Confiée à Christopher Markus et Stephen McFeely, scénaristes des 3 films sur Cap, elle prend la suite directe du One-Shot éponyme (avec le retour de Louis D’Esposito à la réal’) et leur cachet rétro.

Pour être tout à fait honnête, j’ai beaucoup trop aimé le personnage de Peggy dans le film et le One-Shot pour être objectif. En fait, j’ai beaucoup trop flashé sur son interprète Hayley Atwell (située à 9 sur l’échelle de Jennifer Connelly) : sa classe voluptueuse totalement magnifiée par l’esthétique années 50, son caractère bad ass, affirmé et féministe, sa capacité à alterner entre émotions sincères, punchlines de super-nana et attitude de femme fatale–fausse cruche qui joue de ses charmes pour complètement manipuler ces connards qui ont le malheur de la sous-estimer (attitude typique des femmes fortes de romans noirs). Une gamme large dans laquelle Hayley se balade de manière assez virtuose et que les scénaristes ne se privent pas d’exploiter.

La direction artistique ne se prive quant à elle pas de puiser dans l’esthétique particulièrement réussie du film Cap et dans le côté presque rétro-SF de certaines technologies, petite idée géniale déjà aperçue dans SHIELD. Des trois-pièces veston et borsalinos de partout, des vieilles bagnoles, des feuilletons radios et de la musique 50s dans tous les sens, comme dans un mini-Boardwalk Empire. J’aurais presque envie d’embrasser les costumiers et accessoiristes plus que le directeur photo (dont le travail est pourtant tout à fait propre). Quant à Peggy, c’est le défilé : Peggy en robe de chambre vintage, Peggy en cuir militaire, Peggy en mode secrétaire, Peggy en robe de soirée décolettée,… Une garde-robe qui ne l’empêche jamais de péter des gueules ou de porter sur ses épaules toute l’enquête pendant que les machos rament.
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Attention : Les commentaires sur Peggy/Hayley dans cet article peuvent contenir des traces de subjectivité

 Cet aspect féministe du personnage, déjà développé dans Cap et le one-shot, structure ici tout le récit : la série dépeint la condition des femmes (pas que Peggy) dans l’Amérique des années 50, tout en sublimant l’héroïsme d’une nana mille fois plus compétente que les mecs qui la méprisent et dont elle n’hésite pas à utiliser le sexisme craspec lorsqu’elle en a besoin. Il y aurait beaucoup à dire sur la force de ce portrait de nana assumant totalement une féminité sexualisée de pin-up old school tout en mettant systématiquement à mal tous les clichés sexistes.

La série reste sur un ton de divertissement marvelien, à base d’enquête sur d’étranges technologies, généreuse en scènes d’action et en humour léger. On notera la très bonne surprise du personnage de Jarvis, majordome de papa Stark (central dans l’intrigue) : un homme faisant office de sidekick comique à l’héroïne, particulièrement bien écrit et interprété. A noter pour les lecteurs de la BD ce joli clin d’oeil : dans les comics, Jarvis est à Tony Stark ce qu’Alfred est à Bruce Wayne mais les films avaient choisis de la remplacer par une IA domotique du même nom pour moderniser le tout (IA annoncée comme devenant Vision dans Avengers 2).

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On a vu poindre avec Agents of S.H.I.E.L.D. un travers de la “marque” Marvel (et du “branding” généralisé qui gangrène le cinoche actuel), prête à produire tout et n’importe quoi tant qu’elle y apose son tampon bankable. Heureusement, comme pour les films, il semble que des créatifs arrivent encore à se poser de bonnes questions, qui auront permis de redresser la série et de lancer une Agent Carter qui annonce dès les deux premiers épisodes savoir où elle va et pourquoi elle existe.

 

2 réflexions sur “Films Marvel #8 : Agents of SHIELD et Agent Carter

  • C’est vrai ce que tu dis sur Ward mais je trouve que ça passe dans la mesure où à la base il était présenté comme gentil, et que ce n’est finalement pas tant un méchant (au sens où c’est pas un gros nazi comme certains de l’Hydra, c’est un peu plus compliqué… pour une série longtemps aussi « plate »).
    Par contre Agent Carter… Aaaah ! Peggy !

  • Ephread

    Bolchegeek, je partage à 99% la même analyse que toi sur l’univers télévisuel de Marvel.

    J’ai juste un peu plus de problème avec Grant Ward. Ses traumatismes infantiles le conduisant à être méchant (mais pas trop, parce qu’il aime Skye), c’est très cliché. Dieu sait que je suis amateur des personnages méchants-mais-avec-des-raisons (tel un spider-vilain Raimi-esque), mais dans son cas, ça ne vibre pas sur la bonne fréquence, c’est trop facile. Dans le genre, Calvin Zabo est un peu plus réussi.

    Concernant Agent Carter, c’est clairement supérieur à Agents of S.H.I.E.L.D. Le côté mini-série aide pas mal à cet égard. Pas besoin de faire des épisodes pour combler un vide et donc, dans une série avec un arc général, tout s’articule mieux. Et puis, entre nous :

    – le côté « noir » ;
    – le protagoniste féminin — à la fois détective et femme fatale ;
    – le sidekick (marié !) à contre-pied de la vision masculine de l’époque ;

    ce sont trois choses qui rafraîchissent vraiment l’univers. C’est agréable !

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