La rédac’ propose : la fin de Game of Thrones comme on l’aurait écrite
Voilà, plus qu’un épisode pour conclure cette saga de huit saisons adaptée d’un cycle fleuve de George R. R. Martin que l’on ne présente plus. Une des plus grandes séries jamais réalisée en termes d’investissement et d’epicness, de grandiosité (oui oui) et de tentatives. Oui mais voilà… voilà. Nous autres trolls, sommes un petit peu « » »dubitatifs » » » quant à la tournure que prend GoT dans cette/ces dernières saisons. Et la trajectoire chaotique de ce final qui s’annonce aussi bien foutu que la tronche de Flavius nous pousse à sortir nos claviers : on a donc décidé de vous écrire NOS FINS, vues par quelques trolls. On est jamais mieux servi que par soi-même n’est-ce pas ?
Game of Etrons
par Lazylumps
La fin de la saison 8 de cette série fleuve approche à grandes enjambées dans la bouillie indigeste pondue par des scénaristes en crise d’apoplexie depuis qu’ils ont perdu leur ancrage papier du papy à casquette. Et plus le temps passe, plus ils confirment méchamment que ce sont de bons « adaptateurs » (encore que j’entends de là les puristes me scander des menaces de mort…), mais de piètres créateurs. Le carnage que tous les fans méritaient à cette saison finale est un désastre, et le verdict sans appel : ils sabotent leur fin comme jamais, se délectant des intrigues bidons et des truchements de scénarios sortis du chapeau pour combler les lacunes de rythme et d’enjeux de ce final.
Alors que nombre de questions m’assaillent encore (pourquoi ne pas aller jusqu’au bout du propos ? Pourquoi ne pas assumer la Game of Thrones Touch, pourquoi esquiver le bain de sang ?) j’assiste à l’épisode de trop : le 4ème, celui qui me fait vriller. Je n’en parlerai donc pas, et je vais me référer à l’épisode précédent, pour repartir sur des bases plus saines : L’épisode trois était la plus grande bataille de tous les temps (dans la série, comme en vrai : plus grosse bataille jamais filmée au cinéma !); une claque visuelle et de tension folle qui aurait dû se terminer d’une manière bien différente. Je reprends donc ici, à l’arrivée du roi de la nuit, le récit de ma fin, la mienne, donc forcément bien plus avisée vu que c’est moi le chef. Alors on reprend. Épisode trois donc :
– Ma mie, je vous ai toujours aimée… arrrg.
Jaime est dans les bras de Brienne. Transpercés de toutes parts par les lames des morts, les amoureux transis meurent héroïquement, submergés par la foultitude de cadavres putrescents qui leur ôtent la vie. La scène tire les larmes, ils sont ensemble, le feu au cœur contre la glace des lames qui leur déchirent la vie. Un dragon s’effondre au loin, dévoré par les morts. Daenerys se sauve les miches en laissant crever Jorah… Jon s’en sort mais on sait pas trop comment #magie du cinéma. Pendant ce temps là, quelque part dans Winterfell :
– Oh peuchère, qu’on s’est pris une tannée de tous les diables Bran ! s’exclame un Theon méridional, à la peau tannée par le soleil de la Canebière. Bran ? Ouhou Bran ?
– Ferme eut’ bouk’, ch’tit biroute, souffle un Bran apathique et aussi stoïque qu’un supporter du RC Lens en fin de saison qui sait que son club va rester en ligue 2 pour cinq ou dix ans encore.
– Putaing con ! s’écrie soudain Theon, se jetant contre le roi de la nuit qui le brise en quatre et le finit au sol.
Le roi de la nuit s’approche, découpe Bran d’un revers de sa main. Le carnage a eu lieu. Les humains fuient, la déroute est totale, le dragon restant couvre leur fuite, les immaculés tiennent et se sacrifient pour permettre aux derniers survivants de s’enfuir… WINTER IS HERE PUTAIN ! Jon, Arya, Sansa, Clegane, et tous ceux encore vivants se regroupent et fuient en masse, jusqu’à être cueillis par… Cersei et son armée qui arrivent à Winterfell avec le soleil dans leur dos. Elle est finalement venue… finalement. Elle arrête l’armée des morts dans une autre bataille épique entre l’ombre : le roi de la nuit / et la lumière : les humains, la compagnie dorée (Toi même tu sais la dichotomie visuelle symbolique et iconique). Et Jon arrive à tuer le roi de la nuit dans un affrontement épique où il le met à mort. Les héros sont sauvés, l’humanité aussi. Mais Game of thrones : alors Cersei fait assassiner tous ses ennemis Jon, Daenerys et tous les chefs dans un grand bain de sang. Et l’histoire se termine en pointillé avec Cersei sur le trône, son frère en geôle … dernière scène : Arya qui se faufile dans la salle du trône et l’on voit que Cersei ne l’a pas vue.
Et on sait tous qu’elle va passer au fil de son couteau.
Fin.
VOILA. VOILA LA VRAIE FIN !
La fin tranquille
Par Narfi
L’armée des morts étant défaite par une gamine qui a bu de la soupe, Jon ayant lâché son loup-garou comme le dernier des enculés qui part sur la route des vacances, et Cersei étant trop préoccupée à boire du jus de raisin plutôt qu’à décimer ses nobles adversaires à coups de balistes, on est en droit de se demander « Mais où qu’elle va la série ? ». Non mais c’est vrai, je vous l’demande ?
Et bien je vais vous l’dire moi ! Dans le Mur. Voilà. Humour, donc.
Bon maintenant qu’on a expédié les contentieux de cette saison 8, abordons comment je verrai la fin de la série.
De façon très simple, j’imaginerais bien une fin qui correspond parfaitement aux renversements et twists dont Benioff et Weiss, les deux showrunners, se sont faits les spécialistes. Arya qui bute le Night King, vous vous y attendiez pas hein ? Bah ouais parce que c’était MALIN, ça renversait COMPLÉTEMENT vos attentes. Un peu comme quand Ned il se fait décapiter, voyez.
Pareil, rappelez-vous, quand on rencontrait Oberyn, on se disait que Dorne ce serait super classe hein ? Bon, au final ça a été une des pires boucheries que j’ai jamais vu à la télévision. Ça aussi ça a complètement renversé mes attentes. Bon, et puis, vous vous souvenez de Jon qui survit à tout parce qu’il a besoin de survivre pour les besoins du scénario ? Genre il tombe au fond d’un lac gelé et il est repêché par son oncle zombak ? Avant de rentrer à pied, poursuivi par toute l’armée des morts ?
HEIN ?! AH CA RENVERSE VOS ATTENTES, VOUS L’AVIEZ PAS VU VENIR LE HÉROS QUI SURVIT A TOUT HEIN ?!… Pardon.
Du coup moi, j’m’en vais vous la donner la fin.
Un truc que personne n’avait vu venir, totalement original et qui permet de bien surprendre tout le monde.
Dernière scène de l’épisode 6. Gros plan sur la gueule de Sean Bean, qui se réveille en sueur.
» Ouaich mon époux, vous n’allez point bien ? lui dit la Catelyn en panique.
– J’ai fait un cauchemar de guedin feumeu. Guedin ! Souffle un Eddard Stark proche du nervous breakdown. Faut que j’arrête de bouffer des couilles de sanglier en gelée sur son lit de betterave avant le coucher, ça me rend ballonné pis j’dors mal. Y ronquent les gniards ?
– Oui mon aimé.
– Et du coup on peut… Enfin j’veux diiiire euh…
– Non Ned, le budget boobs est à zéro pour la 8ème saison.
– ET MEEE… »
White Walker Texas Ranger
Par FLY
La Longue Nuit est là. Quittant les bancs de l’Assemblée, les Marcheurs dévalent les contrées septentrionales, se déversant par la brèche d’un mur millénaire réputé indestructible. L’Hiver qui n’en finissait plus de venir est arrivé, et une obscurité de poix étouffe Winterfell comme un écrin funèbre. Les troupes de la coalition se préparent à l’assaut dévastateur qui ne devrait pas manquer de s’abattre sur eux, dans un futur plus proche que jamais. La cavalerie Dothraki, épées incandescentes, charge et s’estompe dans la nuit. Reviennent le silence et le froid, oppressant, qui ronge les chairs et les esprits. La nuit s’épaissit encore, un blizzard de fin du monde fouette l’infanterie humaine, dont l’ordre vacille. Toutes les torches et autres luminaires installés sur les remparts et à leurs pieds sont irrévocablement soufflés. Un brouillard impénétrable cache désormais, à la vue défenseurs haut-perchés, ce qui se passe en contrebas. Seules, quelques fugaces et pâles lueurs bleutées traversent les ténèbres, reflets spectraux des astres véritables désormais dévorés par l’obscurité. Les tours du château disparaissent dans l’ouate froide, géants décapités trônant dans un décor de mort. En bas, les fantassins se tassent, sur leurs gardes, mais peinent à tenir leur position dans le brasier glacial qui les enveloppe. Un vent assourdissant dissimule jusqu’au dernier instant avant le choc, imminent, le bruit d’une cavalcade massive. Les Dothrakis ressuscités fauchent en profondeur les rangs des vivants, tétanisés par le froid et la surprise. Terrorisée, l’arrière-garde se rue vers la grand-porte et sonne le retrait. Face à la confusion générale, il est décidé de mettre le feu aux douves qui entourent l’enceinte. Des centaines de fuyards sont instantanément consumés par la fournaise, qui coupe la retraite au reste des troupes, massacrées jusqu’au dernier par la horde sans nom.
Dans le bosquet, Bran voit vaguement s’élever les lueurs de l’incendie, reflets blêmes dans la nuit de jais. Il se sait en sursis, grâce à la magie de la lumière et à l’abri des remparts. Dans le bois commencent cependant à raisonner de discrets bruissements ; légers mais nombreux, ils semblent provenir des murs et se répandre doucement dans les taillis. Bran tourne son regard dans cette direction, mais ne peut déceler quoi que ce soit dans le brouillard blafard qui lui cache jusqu’aux arbres les plus proches. Aussi prend-il le contrôle de son groupe de corneilles. Celles-ci prennent leur envol dans la nuit noire, franchissant avec difficulté la canopée, avant de s’immobiliser. Aussitôt, le contact est rompu. Le garçon rouvre les yeux et panique. Fort de sa prescience, il a pourtant senti la venue du Roi de la Nuit dans le bosquet, conformément au piège dressé avec ses camarades. Alors que l’angoisse le saisit, il fouille dans son passé, à défaut de l’avenir, pour trouver une réponse à son incompréhension. Les histoires de sa vieille nourrice lui reviennent en mémoire. Comme il crie à Théon de déclencher le signal d’alarme convenu, la nuit l’étreint.
La balise du bosquet s’allume, à peine discernable dans la nuit épaisse et confuse. Daenerys, flanquée de Jon Snow, prend son envol. Les dragons prennent garde à ne pas s’éloigner de la forteresse, ce qui les exposerait inutilement à l’armée morte. Aussi longent-ils les remparts avant de survoler la cour, entre les tours, dont seuls les sommets fantomatiques émergent de la mer cotonneuse et tourmentée. Soudain, la monture de Daenerys se fige dans les airs : son vol prend fin aussi brutalement que tombe la nuit en hiver. Jon n’a que le temps de dévier sa course pour échapper à la menace invisible. Il entend les cris de Daenerys s’étouffer dans le froissement d’ailes du grand reptile, forme grotesque et agitée, suspendue dans les airs au-dessus de la cité engloutie. Un ultime « Drakaris ! » se perd dans les grognements du dragon, qui n’obtempère pas. C’est donc la monture de Jon qui crache le feu, dessinant un cercle autour de son frère captif. Les flammes illuminent une vaste trame de toiles d’araignée, qui recouvrent l’intégralité de la citadelle et de son bosquet. Les rets, gelés, meurtrissent les chairs du dragon prisonnier, désormais recouvert d’un cocon de givre. Sous la fonte occasionnée par le feu de son frère, il chute bientôt à travers la brume, inerte, en direction du château. Le bâtard comprend alors que la place est perdue. La marée morte se déverse par tous les murs de la forteresse. Il décide de prendre la direction du Sud ; mais sa monture se dérobe sous lui, l’expulsant dans les airs. Jon n’a que le temps d’apercevoir les yeux révulsés du dragon, contrôlé par un Bran désormais trépassé.
Il neige sur Port-Réal. La reine Cersei contemple la mer de brouillard, qui enténèbre la cité, depuis son Donjon Rouge. Le vin se fige dans son verre, gelé. Deux silhouettes percent la brume derrière elle ; le bâtard Stark et la reine Targaryen. Leur yeux sont d’un bleu de glace.
C’est bien la série avec du cul et de la fantasy, hein ?
Par Petrocore
Lazylumps : Hey Petrocore oublie pas d’écrire ta partie sur la fin de Game of Thrones que t’aurais voulue. J’ai hâte de la lire.
Petrocore : (en son for intérieur) Putain meeeeerde je pensais passer inaperçu. Je peux pas avouer à tout le staff que j’ai pas vu un seul épisode de Game of Thrones, et que ma seule connaissance de la série reposait sur les memes de 9gag. C’est pas possible de niquer ma couverture maintenant. Tant pis, je vais essayer et quand j’ai une lacune je brode, l’illusion sera parfaite…
Le mur ébréché vomit ses flots de morts-vivants gelés menés par les impérieux nazguls. Derrière eux, l’œil de Sauron guide le seigneur des Marcheurs. Muni du sceptre de Kel’Thuzad, il compte bien engloutir dans le froid glacial du trépas l’armée menée par Jon. Les Dothrakis chargent en première ligne depuis une position retranchée, sur les conseils avisés du Cimmérien. Juste derrière suit la masse de l’infanterie de toutes les maisons alliées, prête à en découdre pour défendre chèrement leur vie.
Le massacre est total. Mais pour un Marcheur abattu, vingt hommes trouvent le trépas. « Du sang pour le dieu du sang ! Des crânes pour le trône de crâne ! » hurlent les Dothrakis pour se donner du courage. Daenerys, voyant la situation désespérée, fait donner sa garde draconique. Les flots brûlant de Glaurung rôtissent sans difficulté les non-morts, l’espoir renaît enfin ! Mais même le dragon légendaire ne peut résister aux Neufs vils serviteurs de Sauron montés sur leurs cauchemars ailés… Il finit par s’écraser, non sans emporter avec lui un régiment entier de squelettes menés par le comte vampire Mannfred von Carstein en personne.
Alors que tout semble perdu, l’étincelle d’Arpenteur de Bran s’allume enfin. Il ouvre une brèche sur Dominaria d’où s’extirpent des cohortes entières d’elfes de Llanowar. Avec ces nouvelles troupes et leur magie surpuissante, l’armée des morts finit par reculer puis se disperser. Le camp du Bien a triomphé ! Mais déjà, Cersei depuis son donjon rouge exulte. La guerre a bien affaibli ses adversaires, et elle n’aura aucun mal à les éliminer un par un, comme une reine sur un échiquier, grâce aux avis éclairés de son terrible conseiller Gargamel.
The Mad Queen
Graour
L’intrigue toute entière de Game of Thones est construite autour de l’échec de deux rois. Cette donnée initiale ne saurait être mise de côté à l’heure où se dessine la fin du spectacle ; loin d’être anodine, elle doit au contraire permettre de définir les principaux éléments d’une issue qui ne peut être heureuse, sous peine de manquer sa cible et d’être moquée.
Rappelons, en effet, que, trente années avant le début des événements de la première saison, Aerys II Targaryen, dit le « Roi fou », consumé par sa folie, a détruit la légitimité qu’il détenait en raison de ses actes ignominieux et cruels. Piètre descendant d’une prestigieuse lignée, il est renversé par Robert Baratheon. Celui-ci, toutefois, n’a pas été un souverain bien plus satisfaisant. Son incurie fautive et son incapacité à prendre en main les affaires du Royaume ont été tout aussi néfastes pour les Sept Couronnes. Cette gestion calamiteuse a directement mené au cycle de violence décrit tout au long de la série. Le couronnement de Robert devait être une fin ; ce fut un commencement.
Dès l’origine, Game of Thrones construit ainsi les linéaments de sa réflexion sur le pouvoir, adoptant un point de vue fondamentalement pessimiste. Le Trône de fer pervertit ceux qui ont le privilège d’y siéger (en ami fidèle, c’est d’ailleurs sa propre transformation que renvoie Ned à Robert au fil des épisodes), voire les mène à une fin précoce et brutale. Et ce quelles que soient leurs bonnes intentions initiales. « Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument » écrivit Lord Acton, un historien libéral anglais. Cette maxime s’applique fort bien à l’univers de G.R.R Martin.
Considérant cette philosophie qui irrigue l’œuvre, difficile de penser que Jon, parangon du guerrier prudent et équilibré, insoucieux de pouvoir, puisse monter sur le trône. Ce serait un dénouement heureux, le meilleur pour les Sept Couronnes, ainsi que l’a souligné Varys dans l’épisode 4 de l’ultime saison, mais qui trahirait précisément le souffle obscur qui traverse la série de part en part. Tout comme son père Rhaegar, et Ned, l’ex-bâtard de Winterfell mourra.
Tout comme eux, il est voué à incarner, en contrepoint, un idéal puissant mais évanescent, un idéal qui s’écrasera finalement sur la réalité noire à laquelle nous confronte Game of Thrones.
La trajectoire de Daenerys semble au fond bien plus conforme à celle que l’on peut attendre du souverain qui sera bientôt couronné. D’abord jeune fille candide, victime de sa gentillesse, l’héritière proclamée est peu à peu devenue une dirigeante inflexible, voire impitoyable (elle décide par exemple de carboniser le père et le frère de Sam au cours de la septième saison). Meurtrie par la perte de tous ses proches, isolée dans une contrée qui lui est profondément étrangère malgré ses prétentions, elle se tient au bord du gouffre. Prête à massacrer son peuple, oublieuse de ses principes pour s’accaparer le pouvoir absolu, Daenerys va basculer « du côté obscur de la force ». Une fois encore, le Trône aura sinistrement dénaturé le souverain. Comme les Hivers se succèdent aux Étés en un cycle sans fin, les espoirs déçus prendront fatalement la place des espoirs retrouvés.
Le spectateur aura ainsi la satisfaction de voir parvenir à ses fins celle qu’il a suivi avec enthousiasme tout au long des 71 épisodes. Il n’est pas sûr, toutefois, qu’il reconnaisse l’un de ses personnages fétiches. Nulle lueur bleue ne brillera dans ses yeux en effet, mais un vide tout aussi glacial aura englouti ses prunelles…
On veut du sang, des morts, des mad queen mais un peu de finesse que diable !
Par Shal
Après avoir mangé mon vomi en regardant l’épisode 5 hier, voici ma petite contribution.
Le début de l’épisode 3 me paraissait bien, je n’aurais pas envoyé la charge des Dothrakis aussi rapidement, c’est une cavalerie légère, les faire foncer en mode « yolo on a des épées kibrulent !! » me semble un peu bête. De même que le rôle anecdotique de la Compagnie Dorée dans l’épisode 5 qui ne sert à rien à part fournir un dada à la frange impeccable à Arya. J’aurais gardé le rôle de la sorcière rouge, je le trouve assez juste même si aucune scène ne vient spécifier ce qu’elle peut bien faire ici. Si changement il y avait à faire également, je pense que les showrunners n’ont pas compris le concept d’équilibre des puissances : on passe quand même de dragon ultra vulnérable dans l’épisode 4 à une machine de guerre invulnérable et puissante dans le 5…
Bref, j’aurais changé la fin et spécifiquement l’épisode 3. Pour le camp des morts, j’aurais accentué bien davantage le brouillard givrant du Roi de la nuit rendant inutilisable les flammes trop faibles. Et surtout, j’aurais donné une vraie place aux marcheurs blancs, là j’avais juste l’impression qu’ils se grattaient les burnes à l’orée de la forêt. Dans ma version, ils sont avec les morts en train de bolosser du vivant par wagons entiers en mode « Bonjour c’est nous Winter ! ». Pour l’issue en elle-même, je n’aurais définitivement pas fait gagner les forces de Winterfell (malgré mon grand attachement à la famille Stark), ils se seraient pris une méchante correction des familles, les obligeant à aller davantage au Sud et se seraient retrouvés en sandwich entre les morts et la Compagnie Dorée.
Pour la fin de la série, j’aurais aimé voir les vivants quitter le continent pour celui de l’Est, rééquilibrant les forces et contraignant une Cersei à l’exil et à voir son royaume tomber face à des forces que le pouvoir et l’argent n’achètent pas. Une sorte d’exil avant une contre-attaque bien lointaine, voire hypothétique. Quant au Roi de la nuit, j’aurais bien montré qu’effectivement le feu ne lui faisait rien, mais je l’aurais également rendu insensible au dragonglass. Pour moi la seule façon de le tuer serait d’établir une sorte de sacrifice, semblable à la nomination d’une nouvelle corneille à trois yeux. En somme, prendre un vivant qui serve soit à le rendre vulnérable, soit à le remplacer à la tête des marcheurs blancs. En clair, soit tuer la menace par un grand sacrifice (et non un coup de dague en mode Assassin’s Creed), soit la contenir pour le mieux. Et pour moi, Jon aurait parfaitement rempli ce rôle de victime sacrificielle ou de remplaçant. J’aurais aimé également que Bran, en tant que corneille, serve réellement à quelque chose et ne soit pas qu’un simple spectateur omniscient, un duel entre lui et le Roi de la nuit aurait été très appréciable. Là il ne sert à rien.
Pour moi, tuer le Roi de cette manière-là est la chose la plus stupide… Bordel pendant huit saisons « Winter is coming », il est venu et il se fait déboîter aussi ridiculement que Snoke dans l’épisode 8. Pourtant que de possibilités ! Le Roi de la nuit EST la réelle menace et il est le principal danger, bien au-delà des querelles de pouvoir pour le Trône de fer : donc dans ma version, il aurait mis des méchantes claques à tous ces prétendants au trône et aux vivants par la même occasion. J’aurais aimé voir une Cersei se décomposer devant son armée, au lieu de la voir dans l’épisode 4 en mode « je suis méchante oulalalala » ou dans l’épisode 5 où elle ne sert à rien (comme beaucoup de personnages). J’aurais aimé voir un Jaime mettant à profit ce qu’il a retenu de son long cheminement…. et un Tyrion qui fait du Tyrion et un Varys qui incarne encore un tant soit peu le maître des chuchoteurs… Au final j’aurais simplement amplifié la menace sur les vivants et sur Westeros et j’aurais dressé le Roi de la nuit comme l’emblème du châtiment pour toutes les dérives des vivants. La fin de la récréation, coopérez ou mourrez.
Au final, le revirement de Daenerys aurait eu également ma faveur, mais ce de manière beaucoup plus fine que dans l’épisode 5. Là on passe quand même d’une conquérante qui enferme ses dragons car ils ont brûlé un enfant, à une psychopathe qui ratisse une cité au lieu de foncer directement sur le Donjon Rouge. La « Mad Queen » est intéressante si (et seulement si) pendant les précédentes saisons on nous faisait entrevoir les prémices de cette psychopathie. La seule constance dans cette saison fut Euron qui reste bien con du début à la fin.
On peut rêver… Mais devant le carnage que représente la fin de l’épisode 3 et l’épisode 4 et 5 j’attends avec impatience les livres….
Winter has arrived
Par Flavius
La nuit entière a résonné du fracas de la bataille. Les cris stridents des vivants n’ont cessé d’emplir l’air à mesure que la horde silencieuse des morts déferlait sur eux. Rien n’avait pu stopper la marche implacable du Roi de la Nuit, ni les valeureux Dothrakis, ni les flammes draconiques, ni les lames d’obsidienne. Les rangs des Immaculés avaient cédé, les remparts avaient été submergés, on se battit longtemps dans les sombres couloirs de la forteresse du Nord, les anonymes et les héros déployèrent des trésors de courage dans des combats retardateurs et tombèrent souvent bravement. Mais la mort avait avancé, inéluctable, lentement, absolument, jusque dans le donjon, jusque dans la crypte où l’on entendait déjà les cris des femmes et des enfants retranchés là et qui mourraient eux aussi sous les coups des cadavres millénaires réanimés. Puis une timide lueur matinale avait fini par couler lentement à travers les brumes hivernales qui déferlaient du Nord. Un silence glaçant régnait sur Winterfell ; la place était tombée, les armées avaient été exterminées. Le Roi de la Nuit se tenait au dessus du cadavre frais de la Corneille aux Trois Yeux qui avait échoué à lui barrer la route. Et sous le feuillage du barral les dernières forces des Anciens Dieux semblaient expirer avec les espoirs de l’humanité.
L’incurie qui s’était installée dans la défense des Sept Couronnes contre la menace des Marcheurs Blancs trouvait là son dénouement logique. Les Hommes avaient préféré les querelles de succession, les intrigues, les jeux de pouvoir, enivrés qu’ils étaient par un cynisme coquet. Le réel venait de frapper durement à leur porte. Le mur était tombé si facilement, Winterfell maintenant, en une nuit. L’armée des morts, gonflée de nouveau de milliers de combattants reprenait sa marche implacable vers le Sud dans un souffle glacé. Devant elle, des milliers de réfugiés, un exode sans précédent de populations terrifiées, d’aristocrates hagards, de soldats désœuvrés, tous rappelés à la triste réalité ; la mort était venue avec l’hiver. Le mantra des seigneurs du Nord était devenu réalité.
Dans la cohue on apercevait un visage familier, celui d’Arya Stark. La jeune fille avait profité de ses talents pour fausser compagnie à l’armée des morts par une poterne dérobée. Son expression si fermée à l’habitude trahissait des sentiments d’une violence confinant presque à la folie. Ses yeux rougis et exorbités n’étaient plus que haine. Elle avait vu mourir Jon sous les murs. Il avait succombé sous le nombre au pied des remparts alors qu’il avait tenté de défier le Roi de la Nuit. Elle savait que Sansa n’avait également pas pu s’échapper, piégée qu’elle était dans la crypte, de même que Bran, dans le sanctuaire. Mais ce qui lui broyait bien davantage le cœur que leur perte c’était qu’elle savait que désormais ils avançaient dans l’armée des morts, esclaves des volontés d’un être au regard de glace et qui venait pour anéantir la vie.
A King’s Landing Cersei voyait arriver les masses des réfugiés fuyant l’avancée des morts. Des centaines de milliers de personnes désœuvrées tentaient de forcer les portes de la cité alors que dans le même temps le port s’était vidé de la flotte fer-né et de toutes les embarcations aptes à prendre la haute-mer. Devant le déferlement de l’hiver la terreur collective amenait les Hommes des Sept Couronnes à trouver refuge de l’autre coté du bras de mer. La reine, dans son donjon laissait errer son regard vers les nuages menaçants du Nord. Elle mit ses mains sur son ventre et, dans un rictus ironique mêlé de tristesse, suivit le chemin de Tommen.
Depuis on raconte que les Sept Couronnes sont plongées dans une longue nuit glaciale. L’humanité a quitté Westeros, mais d’Essos des yeux familiers tournent leurs regards vers le continent maudit.