La Rédak’ propose : quatre grosses frayeurs vidéoludiques !
« Même pas peur » . C’est ce qu’on se dit tous en ayant la bonne idée d’entamer un jeu supposé nous foutre les jetons. Et pourtant, malgré notre épais cuir de troll et notre insensibilité légendaire, il arrive que certaines expériences vidéoludiques aient une capacité proprement hallucinante à nous faire déféquer dessus quand bien même on aurait avaler cinq sachets de smecta et bouffer des bananes au p’tit déj’. EH OUAIS ! En plus ça sèche sur le siège de l’ordi après c’est pas terrible…
Bref, Lazylumps, Petrocore, Graour, et Narfi ont voulu vous faire partager leur plus grosse frayeur vidéoludique, au cas où vous auriez des problèmes de transit (haha drôle). Tant qu’on y est, on me chuchote que la sélection de Graour fait sourire, surtout Narfi en fait. Allez, on le pardonne.
Il a cru que c’était un top façon Télérama.
Dead Space : le jeu de l’angoisse
par Lazylumps
Le jeu de l’angoisse la plus totale. Jamais je n’avais autant sauté de mon siège/dégouliné de sueur/été étouffé par la pression que durant mes sessions jeu sur Dead Space.
Une station spatiale abandonnée, ravagée par un mystère. Une ambiance poisseuse, lourde… Des bruits qui saillent sans prévenir. Et puis Eux. Ils surgissent de nulle part, souvent lors de vos traversées de longs couloirs lugubres.
Vous êtes seul. Avec des munitions limitées. Votre vie, vous pouvez la perdre en deux coups. Vous tremblez à chaque recoin, à chaque salle. Que vous réserve cette porte ? D’où proviennent ces cris ? Suis-je le seul survivant sur cette épave ? Et bon sang, où sont ces maudites munitions ?
Dead Space c’est ce genre de jeu, celui qui vous fait vous liquéfier sur place. Un vrai jeu de peur froide et dégoulinante.
La tension est telle qu’au moindre screamer (apparition de monstre scriptée) on ne peut s’empêcher de se chier dessus. Même si on s’y attendait. Très proche dans l’ambiance d’un Alien, Dead Space est, pour moi, le jeu le plus efficace en terme d’horreur. Au même niveau que les premiers Resident Evil.
Si vous n’avez jamais testé et que vous avez le cœur bien accroché, vous vous DEVEZ de jouer une fois à ce petit bijou ! Foi de troll !
BioShock : piégé dans l’enfer de Rapture
Par Graour
1960. Unique survivant d’un crash d’avion, le personnage principal se hisse miraculeusement sur la plate-forme d’un phare à l’intérieur duquel se trouve une bathysphère le menant dans les profondeurs de l’océan. L’aventure innommable commence.
Le joueur découvrant BioShock, perdu dans une ville sous-marine, vestige d’une cauchemardesque utopie scientifique, risque de sursauter plus d’une fois. Le moindre coin obscure cache des créatures vaguement humaines prêtes à vous découper en morceaux, tandis que peu à peu, vous constatez toute l’horreur d’un monde obsédant, à mi-chemin entre les dérives de l’histoire du XXème siècle et la pure fiction. Orwellien, traumatisant dans la vision du progrès scientifique qu’il transmet, Bioshock est un FPS-survival horror qui a marqué les esprits à sa sortie en 2007.
Sans cesse attaqué par les habitants dégénérés d’un endroit qui devait amener le genre humain au firmament en développant ses capacités physiques grâce à la biologie et la chimie, vous serez délicieusement envahi par une ambiance renvoyant un écho déformé des tentations d’aujourd’hui. C’est moins par la peur brute que par un malaise insidieux que le jeu tétanise celui qui n’y prend pas garde… Comment les meilleures intentions peuvent-elles déboucher sur les pires atrocités? C’est là toute la réflexion, ambitieuse, auquel nous confronte BioShock. Vous conviendrez qu’elle ne laisse personne indifférent.
Pour ne rien gâcher, l’expérience visuelle et scénaristique intense se double d’un gameplay excellent, qui emprunte audacieusement certains de ses mécanismes aux RPG (ressources, personnalisation, minis-jeux bien foutus) pour notre plus grand plaisir.
Un must qui n’a pas pris une ride, tout simplement, et que ses suites n’ont pas réussi à dépasser, loin s’en faut !
System Shock 2 : horreur cybernétique
Par Petrocore
C’était en l’an 1999, ou 2000 je ne sais plus trop. Alors ado, je m’envoyais (déjà) du FPS par tartines entières : tous les Doom de l’époque, Quake 2, Blood, Half–Life… Bref, de quoi muler allègrement. Puis, venu de nulle part (enfin… sûrement de la pile des nombreux jeux crackés qu’on s’échangeait à l’époque au bahut) System Shock 2 ! « Tu vas voir, c’est un doom-like un peu jeu de rôle. Mais bien sombre ». Ah bah oui, tu m’étonnes !
Vous aurez sûrement remarqué l’amusante récurrence du mot « shock » entre le choix de Graour et le mien ? Et bien c’est normal : Bioshock est la suite spirituelle de System Shock 2 en mode art-déco. Les deux jeux partagent beaucoup de similarités : possibilité de pirater des appareils, choix de développement de son personnage, ambiance dark voire gore par instants, munitions limitées (vachement plus dans System Shock 2 par contre, parce que dans Bioshock sur la fin, j’étais Nicolas Cage dans Lord of War).
On incarne dans ce jeu une sorte de cyber-soldat faisant partie d’une expédition expérimentale : le voyage du tout premier vaisseau capable d’atteindre la vitesse supraluminique. Alors que civils et militaires commencent à se taper mutuellement sur les nerfs, le vaisseau capte un signal de détresse sur une planète inhabitée (généralement, ça pue ce genre de choses). Vous vous réveillez quelques semaines après cela, amnésique comme d’habitude dans les jeux vidéos… et surtout entouré d’un macabre bordel.
Super accueil critique mais bide commercial, System Shock 2 squatte encore régulièrement des tops en tout genre. Il faut dire que le bougre a influencé bon nombre de ses petits frères, Doom 3 et Bioshock en tête ! Son ambiance unique est ultra-oppressante, le manque de munitions est une véritable plaie et chaque détour de couloir est une épreuve en soi. Vous apprendrez à vous méfier de tout, tout le temps, de compter tous vos power-ups ainsi que les petits modules qui vous permettront d’améliorer votre personnage… Et croyez-moi, vous en aurez besoin.
Mention ULTRA-SPECIALE aux bruitages du jeu, qui sont l’une de ses réussites majeures. Robots, singes aux capacités psychiques, cyber-zombis et j’en passe… Tous ont leurs effets sonores qui vous feront craindre les ennemis avant même qu’ils n’apparaissent. Et que dire de la voix de Shodan, I.A. maîtresse du vaisseau, qui a traumatisé tous les joueurs qui ont eu le malheur de croiser son chemin. Pour vous laissez seuls juges, je vous poste la (cultissime) intro du jeu, ça donne le ton.
« Look at you, hacker. A pathetic creature of meat and bone, panting and sweating as you run through my corridors. How can you challenge a perfect immortal machine ? »
Outlast : proie d’asile
Par Narfi
D’abord, lecteur, et avant toute chose, il faut que tu saches que je suis du genre à avoir les nerfs bien accrochés : je ris face au danger, je mange du jumpscare au petit-déj’ (faut dire aussi que j’me vois dans le miroir tous les matins), et je bois la sueur froide de mes amis durant certains films.
Tout ça pour dire que je ne suis pas du genre à être facilement effrayé ou en flippe. Dead Space m’a fait frémir quelques instants avant que je ne commence à poutrer du nécromorphe à la pelle.
Car voilà le problème de bon nombre de jeux d’horreur : ils se retrouvent être « bi-classés » action. Et qui dit action, dit différentes armes de plus en plus puissantes, permettant de se défendre face à la peur qui nous tord les tripes.
Mais voilà, Outlast s’en branle de vous laisser une chance de combattre.
Après cette rapide introduction, mettons les choses à plat tout de suite, sur une échelle totalement subjective de 1 à 10, 1 étant un épisode des Teletubbies, 10 l’infarctus du myocarde, il est de mon devoir de vous dire que ce jeu atteint allégrement le 9. A titre comparatif, Dead Space arrive loin derrière avec un petit 5.
En tous les cas, préparez les couches.
Vous incarnez en vue à la première personne (c’est la mode, on y reviendra un jour), Miles Upshur, un reporter qui vient au Mount Massive Asylum pour enquêter sur des activités étranges qui s’y déroulent. Doux euphémisme.
Après être entré dans l’asile par effraction, armé de votre seule caméra, vous tombez de scènes apocalyptiques en charniers, de membres amputés en cadavres empalés. Tout ça bien sûr, dans une noirceur totale, noirceur que votre caméra à vision nocturne peut heureusement percer. Problème, ça consomme des batteries. Et elles ne sont pas infinies.
Bien. Vous sentez le malaise ?
Rajoutez à cela deux trois monstres bien dégueulasses, des patients de l’asile déformés et apathiques qui vous font bien badder, d’autres patients tout aussi déformés mais beaucoup plus agressifs qui vous font chier dessus, AUCUNE arme à AUCUN moment, et un scénario à base d’anciens scientifiques nazis qui font des expériences pas très catholiques…
Et on obtient un jeu absolument cauchemardesque.
Notez que l’on joue à Outlast pour son ambiance, pas pour son gameplay qui reste limité à un jeu de fuite et de cache cache horrifique devenant assez vite redondant. Mais une atmosphère pareille se suffit à elle-même, et de loin. En attendant Outlast 2, qui devrait être compatible VR pour enfin atteindre le 13 sur l’échelle de la flippe, je ne peux que vous recommander cette horreur de jeu…
Éteignez les lumières si vous êtes un vrai…